L’interview matos de Kilian Bron

L’ambassadeur Private Sport Shop était de passage sur le dernier Roc d’Azur à Fréjus. Venu présenter en avant-première son dernier documentaire et rouler avec des fans sur le site du CREPS de Boulouris, Kilian a répondu aux questions de We Rock Sport pour une interview équipements et matériel.

Le 6 octobre dernier, il y avait foule au cinéma Lido de Saint-Raphaël pour venir découvrir l’avant-première du documentaire de Kilian Bron baptisé Fuego. Après avoir présenté en début d’année une première vidéo de sept minutes sur son trip sud-américain, l’ambassadeur Private Sport Shop a cette fois pris le temps avec son équipe de monter un documentaire de 55 minutes sur cette aventure au Guatemala, en Bolivie et au Pérou. L’occasion de découvrir comment le rider Commencal mène ses trips sur place, de quelle façon son équipe de tournage l’entoure sur ses aventures et tous les aléas qu’implique un voyage de plus de deux mois en Amérique du Sud.

Le lendemain de la projection, Kilian a également profité de son passage sur le Roc d’Azur pour inviter une vingtaine de fans à venir rouler avec lui sur le site du CREPS de Boulouris. Un événement à l’initiative du magazine Vélo Vert et sur lequel We Rock Sport s’est rendu. Après avoir sillonné les sentiers d’entraînement de ce Centre de Ressources, d’Expertise et de Performance Sportive qui accueille à l’année plus de 100 sportifs professionnels, Kilian s’est posé avec nous pour évoquer l’aspect matériel de sa vie de rider pro.

Combien de temps a duré ton trip en Amérique du Sud au cours duquel tu as tourné ton film Fuego ?

Au total, je suis parti trois mois. Avec mon équipe, nous avons d’abord passé une première partie du trip au Guatemala et en Bolivie puis je suis allé seul aux Etats-Unis pendant trois semaines pour repérer des spots pour un prochain projet. Ensuite, je suis revenu en Amérique du Sud au Pérou pour terminer le trip dans le cadre de la vidéo Fuego.

Quand tu pars sur ces longs voyages, tu emmènes directement avec toi ton vélo ou ton sponsor Commencal t’en fait livrer un sur place par ses filiales nord-américaines ?

J’ai mon propre vélo, notamment car le cadre est personnalisé pour l’occasion. C’est donc un vélo unique sur le coloris que les équipes design de Commencal me fournissent en France. La couleur du bike a été décidée bien en amont du voyage. Aujourd’hui par exemple, je suis en discussion avec les équipes pour choisir les coloris des vélos avec lesquels je roulerai l’année prochaine. Sur mes trips, je pars avec mon bike dans la housse. Pour le choix du modèle, j’ai la chance d’avoir beaucoup de vélos et de changer souvent. Je peux donc m’adapter et choisir celui qui correspond le mieux aux types de sentiers sur lesquels je vais rouler. Sur Fuego, je suis parti avec le Meta SX, qui est plus joueur avec ses roues de 27,5 à l’arrière et 29 pouces à l’avant. Dans le côté freeride, il est excellent et je me régale à rouler avec. Sur la vidéo « Cross countries » (voir ci-dessus) tournée en Amérique du Nord, j’ai opté pour le T.E.M.P.O. sur les conseils de Yannick et Max Commencal. C’était le bon choix pour les trails plus roulants que proposent que l’on trouve aux US et eu Canada et sur lesquels tu as parfois besoin de pédaler. Ça me permettait aussi d’afficher ma vision du freeride sur un petit vélo si l’on peut dire.

Hormis la couleur, tu roules donc avec un vélo similaire à ceux que la marque met en vente

Absolument, il n’y a que le coloris qui différencie. Sur le reste, c’est identique aux vélos avec lesquels tout le monde peut rouler. Il faut aussi savoir que je conserve mes vélos qui ont une couleur spécifique. C’est évidemment appréciable de pouvoir garder de telles machines. Pour Fuego, on a d’ailleurs réalisé un vélo réplica avec les mêmes couleurs que celui utilisé dans le film. Ce modèle va être proposé à la vente et les fonds seront reversés à l’association Sol y Luna au Pérou qui cherche à soutenir l’égalité dans la scolarisation. Si on peut agir à notre niveau sur ce plan-là, on n’hésite pas.

© JB LIAUTARD

Qu’emportes-tu comme périphériques dans ta housse sur ces trips ?

J’ai du consommable qui est évidemment nécessaire à ce genre de voyage. Sur Fuego, j’avais notamment emporté deux pneus. Le confort aurait été d’en prendre plus, mais on est forcément limité en poids quand il s’agit de se déplacer. Sur les expéditions, je ne pouvais pas me permettre de mettre 40 kg sur le dos des lamas. Et la logistique devient aussi trop complexe au bout d’un moment si tu es trop chargé. Il faut faire des choix.

Et comment gères-tu les imprévus si tu as une casse ?

L’idée principale est que je peux réparer tout moi-même. Chez moi, j’ai un mécano qui me suit, mais sur le voyage, je ne peux pas me permettre de l’emmener avec moi pour une question de budget notamment. À l’étranger, je suis seul avec mon bike et je dois donc être prêt à pouvoir à peu près tout réparer même si les filiales Commencal peuvent me dépanner en m’envoyer en trois ou quatre jours une pièce qui me manquerait. Mais j’ai confiance dans le matériel d’excellente qualité que me fournissent mes partenaires. La vérité est que j’ai rarement eu des soucis majeurs. Si je casse, c’est souvent de ma faute parce que j’ai cherché la limite. Mais quand je suis loin de tout et que je roule avec l’unique vélo que j’ai avec moi, je fais attention quand même à ne pas compromettre le voyage en faisant n’importe quoi.

© JB LIAUTARD

Concrètement, comment se matérialise le partenariat que tu as avec Private Sport Shop ?

Avec Private Sport Shop, j’ai une aide sur du matériel que je ne peux pas avoir à travers mes autres partenaires comme Commencal ou Shimano. Ce sont des équipements qui me sont utiles sur les expéditions. J’ai également commencé à mettre en place avec Private Sport Shop des activations qui vont au-delà du matériel perso. Dans un mois, on part au Népal et je les ai sollicités pour leur dire que je voulais développer le vélo là-bas, même si c’est évidemment à mon échelle. Private Sport Shop a donné son accord pour participer au projet et envoyer du matériel vélo sur place. Ça donne du sens à mon partenariat avec la marque, au-delà du fait que je profite évidemment d’un panel de produits très large sur le site.

Réalises-tu des tests produits avec tes partenaires ?

Sur la partie vélo, Commencal a ses équipes professionnelles en enduro ou en descente qui sont chargées de cette partie de développement du vélo. Ils ont de quoi faire avec eux. Mais je fais aussi de mon côté des retours produits auprès des marques avec qui je travaille, notamment en termes d’innovation sur les équipements. D’ailleurs, c’est un domaine qui me parle car j’ai fait mes études dans ce milieu en Licence gestion de projets à Chambéry. En ce moment, je travaille sur un textile de maillot qui permette d’avoir la GoPro avec moi pour pouvoir porter la caméra sans que ça abîme et que ça marque trop le maillot. Ça ne devrait pas tarder à sortir sur le marché.

© JB LIAUTARD