Découvert par l’homme en 1819, l’Antarctique a toujours été le plus hostile des continents. Pourtant, ils sont une poignée d’aventuriers à avoir eu l’ambition de le traverser.
Le 19 février 1819, le bateau du capitaine anglais William Smith approche de l’Antarctique. C’est la première fois que l’homme va au-delà du 62ème degré. Les terres observées ce jour-là par Smith sont bien celles du continent Antarctique. Il faudra attendre presque 100 ans pour atteindre enfin le pôle Sud. C’est le Norvégien Roald Amundsen qui sera le premier à y planter le drapeau de son pays le 14 décembre 1911, volant la victoire aux Britanniques. Depuis, c’est la traversée complète de l’Antarctique qui fascine l’homme. Ils sont une vingtaine à y être parvenus. Retour sur ces exploits hors du commun.
La première traversée à visée scientifique.
Le 2 mars 1958, après 3 360 kilomètres parcourus en 98 jours, l’explorateur Vivian Fuchs et son équipe achèvent la première traversée terrestre de l’Antarctique partant de la mer de Weddell pour rejoindre la base Scott, sur la mère de Ross. Si l’exploit est sportif, l’objectif est aussi scientifique. L’équipe de Fuchs cherche ainsi à mesurer l’épaisseur de la glace polaire afin de déterminer la structure proche de l’Antarctique. C’est à cette époque que l’on découvre notamment du charbon dans les monts Théron du côté sud-américain du pôle Sud. De cette expédition, on retiendra également la présence de Sir Edmund Hillary, le premier homme à avoir atteint le sommet de l’Everest. Après l’Everest et le Pôle nord, Hillary ira également au Pôle nord, faisant de lui la première personne à atteindre les deux pôles et le sommet de l’Everest.
L’exploit controversé de Colin O’Brady
En 2018, l’Américain Colin O’Brady traverse l’Antarctique à pied, en solitaire et sans assistance en 54 jours seulement. Mais l’exploit (il s’agit alors de la traversée la plus rapide) est rapidement relativisé par certains observateurs. Il lui est notamment reproché d’avoir débuté sa traversée 700 km dans les terres, au contraire des traversées classiques qui débutent près de la mer (mais son plus chères). Par ailleurs, O’Brady a également emprunté l’Antarctic Highway pour tout le voyage retour à partir du pôle Sud. Or, il s’agit là d’une route empruntée par les camions de ravitaillement. Cette dernière est lisse et dispose de drapeaux pour éviter de se perdre.
Stéphanie et Jérémy Gicquel, 2 045 km via le Pôle Sud
Il y a trois ans, le couple de français Stéphanie et Jérémy Gicquel a traversé l’Antarctique à pied en 74 jours, sur 2 045 km. Une distance qui a permis à Stéphanie d’inscrire son nom au Guinnes World Records pour la plus longue expédition réalisée par une femme en Antarctique. C’est après avoir couru un marathon autour du Pôle Nord par – 30°C que cette adepte de l’ultra trail a décidé de se lancer dans cette aventure. Pour y parvenir, cette avocate de métier a dû skier huit heures par jour, affronter des températures de – 30°C (– 50°C dans le pire des cas) et un vent soufflant en continu à 80km/h. En 2019, Stéphanie Gicquel a réussi un autre exploit, celui de terminer six marathons en sept jours sur six continents différents.
La frayeur de Mike Horn et Boerge Ousland sur… l’Arctique
Si l’Antarctique fascine depuis toujours, la traversée de l’Arctique est plus rare, la faute à la faible épaisseur de la glace. La dernière traversée en date de l’Arctique avait d’ailleurs fait grand bruit en 2019. Les explorateurs Mike Horn et Boerge Ousland avaient entrepris une traversée de l’océan Arctique en ski après avoir atteint en premier lieu par bateau la mer de glace. Descendus du bateau, ils étaient partis à l’assaut de l’Arctique en ski, en tirant des traîneaux chargés de vivres. Après avoir passés le Pôle Nord le 27 octobre (soit 15 jours après leur départ), leurs ressources alimentaires s’étaient trop vite épuisées et la faible épaisseur de la glace les avaient fait dériver davantage que prévu, compliquant ainsi leur aventure et obligeant deux membres de l’équipage du bateau à les rejoindre. Ils avaient d’ailleurs terminé l’expédition à quatre rejoignant le bateau de l’autre côté de l’Arctique. « Ils ont perdu toute leur graisse, ils n’ont plus de muscle. Ils sont vraiment arrivés à bout de leur énergie », avait conclu la fille de l’explorateur. L’expédition, qui devait durer deux mois, s’était finalement étalée sur 87 jours…