Dévoilé ce samedi 8 juin à 20h45 sur Ushuaïa TV, le documentaire « En immersion avec Akhenaton » met en scène l’initiation à l’apnée du leader du groupe IAM par l’apnéiste Morgan Bourc’his. We Rock Sport a rencontré le triple champion du monde de la discipline pour qu’il évoque ce projet de longue date.
Comment est née l’idée de réaliser un documentaire autour de l’apnée avec un artiste comme Akhenaton ?
C’est un projet que l’on avait en tête depuis plusieurs années avec mes attachées de presse Irène et Cécile qui ont aussi une société de production « Two Sisters Production ». On avait déjà créé un pilote à La Réunion en 2020 avec une autre personnalité. L’idée était d’initier celle-ci à mon activité qu’est la plongée en apnée. Mais on ne voulait pas rester uniquement sur l’aspect sportif et le dépassement de soi. On souhaitait également faire découvrir l’environnement maritime à la personnalité, lui faire mieux comprendre les enjeux écologiques, l’intérêt de protéger ce milieu. Quand on est apnéiste, le côté performance est évidemment essentiel mais on parle aussi d’océan et des enjeux environnementaux actuels. Je suis moi-même impliqué auprès d’association, de scientifiques, pour relayer des études, pour participer à des conseils d’administration comme par exemple avec Septentrion Environnement, qui est un institut de recherche et de formation à Marseille sur les enjeux du littoral. Ça m’intéresse, je m’implique, je relaye le message, j’aide dans la gouvernance et je peux aussi prêter mes bras sur le niveau associatif comme pour le ramassage de déchets.
Pourquoi avoir choisi Akhenaton ?
On voulait réaliser ce premier numéro à Marseille, c’est important pour moi car j’habite ici. C’est une ville centrale dans la Méditerranée, sa genèse est très liée à la mer. Or, Akhenaton est une personnalité emblématique de la ville de Marseille donc ça collait parfaitement. Pour la petite histoire, je suis originaire du Centre de la France, je venais adolescent autour de Marseille pour découvrir la plongée bouteille avec les centres UCPA dans les années 1990. Et à cette époque, j’écoutais IAM et Akhenaton était l’une de mes idoles. Alors lui faire partager mon activité aujourd’hui c’est un peu comme fermer une boucle. Par ailleurs, Akhenaton est sensible aux problèmes de société que peut rencontrer une ville comme Marseille. Pour moi aussi c’est important. Avant d’être apnéiste, j’étais professeur d’EPS dans le milieu spécialisé auprès d’enfants et d’adolescents qui ont des troubles du comportements et des troubles psychiatriques. Donc ce sont des sujets qui me parlent. Le bien commun, le vivre ensemble… Là-dessus, on se rejoint avec Akhenaton.
Y’a-t-il des points communs entre les disciplines de l’apnée et du chant ?
Le souffle est central dans nos deux univers. On a d’ailleurs parlé de ça avec Akhenaton. Lui, il l’utilise en continue. Ça sort, ça rentre et ça alimente son flot de paroles. Alors que moi, je vais le garder le plus longtemps possible. On l’utilise différemment, mais c’est important pour chacun de nous. Lors du tournage, j’ai pu l’initier à mon utilisation spécifique d’un souffle « fermé ». L’aspect psychologique dans ma discipline est primordial et la concentration est un élément clé de la performance.
Y’aura-t-il d’autres numéros qui suivront ce documentaire ?
On l’a fait avec une autre personnalité pour le numéro pilote, mais je n’en dis pas plus. Le but c’est que l’on sorte effectivement d’autres numéros sur le même principe.
Ce documentaire pourra susciter des vocations autour de l’apnée. Comment débute-t-on dans cette discipline ?
On peut commencer partout, pas seulement en bord de mer. Il y a des clubs d’apnée, la majorité sont associatif. Ce n’est pas une activité compliquée, mais qui doit être faite dans le respect de règles de sécurité. Il faut être accompagné par un instructeur qui va expliquer comment se relâcher, comment respirer et s’immerger, comme nager en apnée et appréhender l’environnement maritime que l’on va découvrir grâce à l’apnée. Une des règles principales de notre discipline, c’est de ne pas pratiquer seul pour des raisons de sécurité justement.
Et pourquoi la France performe-t-elle autant dans cette discipline ?
On est une nation qui a un lien ancien avec la mer. La Méditerranée a été le berceau des activités subaquatiques. Le scaphandre autonome est né après la guerre dans la région marseillaise par exemple. Il y a une culture de la mer en tant qu’outils de loisir que ce soit sur l’eau en bateau ou sous l’eau en chasse sous-marine ou en exploration. Cette culture est très présente en France et a favorisé le fait que depuis le début de l’apnée moderne dans les années 1990, on a toujours eu un vivier important d’athlètes dans cette discipline.
« En immersion avec Akhenaton » sera diffusé ce samedi 8 juin 2024 à 20h45 sur Ushuaïa TV.