Le quadruple vainqueur de l’UTMB roule régulièrement à vélo en complément de ses sorties de trail. Mais il pourrait pousser plus loin les challenges sur son deux-roues une fois sa carrière de traileur terminé comme il nous l’a expliqué à l’occasion du dernier Road Camp Giant, marque dont il est ambassadeur.
En matière d’entrainement croisé, les traileurs sont souvent aux avant-postes quand il s’agit de lâcher les chaussures et d’enfiler un cuissard ou de partir en montagne en ski alpinisme. Et ce n’est pas François d’Haene qui dira le contraire. Le quadruple vainqueur de l’UTMB est aussi un adepte du vélo qu’il pratique régulièrement, au point d’être devenu ambassadeur Giant. C’est avec les modèles de la marque taïwanaise qu’il roule et se fait plaisir sur les cols du Beaufortin, là où il réside. We Rock Sport était présent sur le dernier Road Camp Giant et en a profité pour poser quelques questions à l’ultra traileur sur sa pratique du deux-roues et sur son programme trail à venir cet été.
Quelle est la place du vélo dans ton programme d’entrainement ?
C’est une discipline que je pratique en tant que sport complémentaire et pour le plaisir car j’aime bien ça. J’ai toujours fait pas mal de vélo et depuis quelques années, je pense que c’est bien pour mon corps de rouler lors des zones de transition et de récupération que je peux avoir au cours de ma carrière. C’est un sport que je pratique régulièrement avec deux sorties par semaine en moyenne. Il y a forcément du dénivelé positif au programme avec ce qu’il y a autour de la maison et on peut vite se retrouver avec des sorties à 100 km et 4000 m de D+. Et comme je ne suis pas trop fan du plat et du vent, c’est parfait.
Où trouves-tu le plaisir quand tu es sur la selle ?
C’est une discipline assez joueuse, et ça me permet de faire du sport avec mes copains alors qu’en ultra trail c’est plus difficile de courir avec les autres. En vélo, on peut davantage s’amuser, prendre des relais, faire des petits sprints… L’an passé, comme j’étais blessé, j’ai beaucoup fait de vélo entre mai et juillet. Non seulement c’est un plaisir de rouler, mais ça me permet aussi de travailler autre chose. En plus, c’est un sport porté donc avec moins de choc que le trail. Au niveau puissance, c’est assez qualitatif, et même principe pour l’intensité où tu peux travailler pas mal de choses. Enfin au niveau glycémique, c’est super intéressant. Quand tu fais une grosse hypoglycémie en vélo, tu as vraiment du mal à rentrer, tu te demandes comment tu vas faire pour revenir jusqu’à la maison. À pied, c’est plus rare et ça te saisit moins intensément. Et tu te dis que tu auras toujours moyen de rentrer chez toi. Bref, le vélo permet aussi de tester des choses et de mieux se connaître.
Sur quel modèle Giant roules-tu ?
Ça fait deux saisons que Giant me soutient. Jusqu’à l’an passé, le TCR me correspondait bien. C’est une machine typée montagne ce qui correspond bien au profil des sorties que je fais autour de chez moi. Et l’an passé, comme j’étais blessé et que je pouvais moins courir, j’ai opté pour des sorties vélo très longues où j’avais peut-être besoin d’un peu plus de confort. C’est là que Giant m’a parlé du Defy. Depuis l’automne passé, je l’ai pas mal utilisé. Il a un rapport poids puissance intéressant et la position est plus agréable. Mais le TCR reste mon vélo fétiche notamment quand c’est rythmé et que j’enchaine le dénivelé positif. Dès qu’il faut du répondant, il est parfait pour ça.
Participes-tu parfois à des courses cyclistes ?
Non, je reste concentré sur mon métier qu’est le trail. C’est dans cette discipline que j’ai mes objectifs et que je performe. Pour l’instant, je fais du vélo plaisir, mais certains défis m’attirent comme des longues traversées en itinérance ou l’Etape du Tour. C’est quelque chose qui pourrait me motiver après ma carrière de traileur.
Comment te sens-tu avant d’attaquer tes objectifs de l’été ?
Après mes blessures (il a été victime d’une fracture de fatigue puis d’une triple fracture de la cheville fin 2022), j’ai passé une année 2023 difficile. Mais mon dernier hiver s’est bien déroulé et je suis de retour en bonne forme. La Pierra Menta, sur laquelle j’ai terminé septième avec Gédéon Pochatà, l’a prouvé. J’ai retrouvé la puissance que j’avais il y a trois ou quatre ans en compétition quand je m’alignais sur les épreuves de ski alpinisme. Là, je suis revenu à la course à pied pour mes deux gros objectifs de la saison que sont la Hardrock 100 en juillet et le Tor des Géants mi-septembre.
Quelles sont les nouveautés cette année sur ta course de l’Ultra Spirit ?
C’est la troisième édition en 2024 et elle se tiendra toujours dans le Beaufortin du 20 au 22 septembre. On va changer le lieu du bivouac en le mettant près du col du Cormet de Roselend. Ce sera encore très haut mais on a refait les parcours. Ça demande pas mal de boulot mais c’est important de faire découvrir d’autres endroits du Beaufortin aux participants. Sur l’Ultra Spirit, on a toujours la même recette avec 45 équipes de trois personnes qui vont courir une vingtaine d’heures le week-end. L’objectif sera de faire en sorte que tout le monde court le même nombre d’heures et puisse arriver ensemble, c’est l’originalité de cette épreuve. On continuera à proposer des petites activités marrantes au milieu de tout ça, avec une sensibilité écoenvironnementale assez forte.