L’année 2021 signait la 35ème édition du Marathon des Sables, course mythique organisée dans le désert marocain. Découvrez l’épreuve remportée le week-end dernier pour la huitième fois par Rachid El Morabity.
La 35ème édition du Marathon des Sables vient de se terminer dans le Sahara sud-marocain. Le principe de cette course hors normes ? Parcourir 250 km dans le désert avec sur son dos de quoi vivre une semaine en autonomie alimentaire (seule l’eau est fournie). Pour célébrer le retour de ce monument sportif après deux ans d’absence, voici une sélection de chiffres et anecdotes qui devraient vous plaire !
8 : le nombre de victoires sur le Marathon des Sables pour le Marocain Rachid El Morabity. Avec ce nouveau sacre, il se rapproche du record détenu par son compatriote Lahcen Ahansal et ses 10 victoires.
50 % : le nombre de finishers cette année. Une édition 2021 réputée comme la plus difficile par les organisateurs. En cause ? La chaleur, la crise sanitaire mondiale, les troubles intestinaux et le choc du décès d’un coureur au deuxième jour de course. D’ordinaire, entre 90 et 95% des partants franchissent la ligne d’arrivée.
Pour la première édition du MDS, seuls 23 participants avaient pris le départ en 1986. Bien loin des 750 coureurs de cette année, et des 22 000 depuis sa création.
L’allure étant libre pour parcourir les 250 km du parcours, la vitesse moyenne varie entre 3 et 14km/heure. Ainsi, les concurrents mettent entre 18 et 83 heures pour venir à bout de cette compétition. Les principales difficultés : le poids du sac à dos, le relief et la présence du sable. Sans oublier la chaleur bien sûr. La température globale avoisine les 30°C, avec des pics pouvant atteindre 45°C.
L’itinéraire du Marathon des Sables est chaque année un secret hautement gardé. Il n’est dévoilé que la veille de l’épreuve. De plus, cette dernière est organisée dans le désert, loin de la civilisation et des zones touristiques, rendant toute assistance impossible comme le veut le règlement.
En 2021, trois participants de la célèbre émission Koh-Lanta sont partis à l’assaut du Marathon des Sables : Dorian Louvet, Mathieu Blanchard (cinquième du général) et Alix Noblat (qui a malheureusement dû abandonner lors de l’étape 4 pour raison médicale).
Le Marathon des Sables tient fortement à son impact solidaire. En 2008, l’association Solidarité Marathon des Sables a d’ailleurs vu le jour, dans le but de « développer des projets en faveur de l’enfance et des populations défavorisées dans les domaines de la santé, de l’éducation et du développement durable au Maroc ». En 2019, l’organisation a fièrement inauguré le Centre Solidarité MDS, un lieu regroupant des salles de classe, d’informatique, de repos, des espaces pour l’éveil sportif et l’athlétisme. Au-delà des programmes mis en place, de nombreux participants viennent courir pour mettre en avant une cause. Cette année, 43 associations figuraient sur le site internet de la compétition.
L’impact environnemental s’impose également comme une préoccupation majeure de l’épreuve. D’ailleurs cette année et pour la deuxième fois, la totalité de l’empreinte carbone liée au déroulement de la course fut compensée. Un protocole très encadré est appliqué quant à la gestion des déchets. Par exemple, les bouteilles et les emballages portent le numéro du dossard, ainsi une pénalité s’applique s’ils sont abandonnés dans le désert par un coureur.
Parmi les profils marquants, la Française Anne Bonzoumet faisait office de doyenne de l’épreuve. À 70 ans, elle a déjà couru neuf fois le Marathon des Sables : « mon niveau est moyen, et avec les années il faiblit, mais mon seul objectif est d’arriver, et surtout d’arriver en forme pour continuer sans être blessée et à pouvoir courir encore et encore ». Autre concurrent d’expérience, Christian Ginter 67 ans détient le record de participations avec 33 départs.
Soulignons également la présence d’Hannah Mary Bradshaw, atteinte de la maladie de Lyme. Son grand rêve : courir le Marathon des Sables avant ses 40 ans. Malheureusement la vie en a décidé autrement : « pendant plusieurs mois j’ai été incapable de bouger, puis ça a été comme si j’avais perdu mon identité et mon futur. J’ai dû récupérer petit à petit avec la peur de ne plus pouvoir faire ce que je faisais avant… Avec l’aide de mes proches et de ma communauté, je me suis remise et le challenge »faire le MDS avant mes 40 ans » est devenu »célébrer mes 40 ans sur le MDS » ». Une belle revanche pour ses 41 ans !
Dans la catégorie insolite, Nicolas Duplàa a décidé de réaliser la course en espadrilles car « la foulée est plus naturelle. Ça interroge les autres coureurs, ça me permet d’échanger, de faire des rencontres, et de vanter notre beau Pays-Basque. Je serai le premier à participer au MDS en espadrilles, j’en suis très fier ! ». Une particularité à l’image de Loury Lagardère. L’explorateur français avait décidé de courir pieds nus, comme il l’a déjà fait sur plusieurs traversées de déserts auparavant. Il a finalement été contraint d’abandonner en raison de l’état de ses pieds.