La Red Bull Rampage est la compétition de VTT la plus impressionnante au monde. Chaque année, les meilleurs riders freeride du monde se réunissent dans l’Utah et tracent des lignes vertigineuses sur les montagnes ocres de ce coin perdu des Etats-Unis.
Chaque saison, la Red Bull Rampage clôture traditionnellement l’année de compétition de VTT dans l’hémisphère nord. Le 15 octobre prochain, on retrouvera dans l’Utah 21 ans après la première édition, ce qui se fait de mieux dans l’univers du VTT freeride. Cette compétition est la plus prestigieuse au monde et assurément la plus dangereuse. La première édition a eu lieu en 2001 à une époque où les vélos étaient encore loin de pouvoir encaisser les sauts de barres rocheuses que les riders infligeaient à leur machine. Pourtant, ces pionniers ont écrit dès le début des années 2000, une page de l’histoire du VTT tout en poussant les constructeurs à développer des deux roues capables de mieux encaisser ces terrains ultra accidentés.
15 éditions ont eu lieu depuis la première en 2001. Aujourd’hui, l’événement a pris une ampleur considérable et le public se masse autour du spot de couleur ocre, perdu dans les montagnes de l’Utah. Sur place, les riders sont invités bien avant la finale pour venir tracer leur ligne. C’est la particularité de cette compétition qui implique de prendre pelles et pioches pour pouvoir rouler sur ces montagnes. Chaque pilote invite avec lui deux shapers (ceux qui construisent la piste). À trois, ils vont donc décider de la ligne à choisir, des sauts à construire, des réceptions à aplanir.
Dans l’Utah, la terre est parfaite à travailler car les cailloux sont peu nombreux quand on se met à creuser. Reste simplement à la mélanger à l’eau pour pouvoir la compacter au mieux et en faire une ligne propre de haut en bas. Au fil de la construction de la ligne, le rider va pouvoir tester un jump ou un passage technique (vidéo ci-dessous des entrainements lors de la dernière édition). Une fois la ligne terminée, il peut alors se lancer pour la rider dans son intégralité sachant que chaque ligne dure environ une minute.
Si certains riders préfèrent tracer droit dans la pente et arriver en bas le plus rapidement possible en misant sur leur vitesse et leur style, d’autres optent davantage pour l’enchainement de gros sauts leurs permettant de multiplier les figures. Car même si les concurrents descendent avec des vélos aux suspensions surdimensionnées, cela ne les empêche pas d’envoyer des figures tel qu’un front flip et autre can-can backflip. C’est d’ailleurs la tendance de ces dernières années et il est désormais impossible de l’emporter sur la Rampage sans réaliser au moins deux ou trois figures sur la ligne.
Le jour de la finale (retransmise en direct par Red Bull qui organise l’événement), chaque rider a le droit à deux passages. En bas, les juges ont accès à tous les ralentis possibles pour noter chaque run. La prise de risque, la difficulté de la ligne et des figures, la vitesse et le style sont autant de critères qui comptent pour la note finale. En la matière, la référence se nomme Brandon Semenuk. Ce Canadien a déjà remporté quatre fois l’événement et mêle parfaitement style, technique et vitesse (voir son run vainqueur de 2021 ci-dessous).
Si le danger est grand sur la Red Bull Rampage, la sécurité est omniprésente sur le site avec plusieurs équipes de secours répartis dans la montagne pour être au plus près d’un concurrent lorsque celui-ci chute. Les crashs sont nombreux et si plusieurs riders ont déjà terminé leur séjour dans l’Utah dans l’un des hôpitaux du coin (à l’image de Tom van Steenbergen, victime de plusieurs cassures au niveau des hanches, du fémur et des vertèbres en 2021), tous sont remontés sur le vélo après une convalescence plus ou moins longue selon les blessures.
Enfin, si l’événement fait la part belle aux riders nord-américains (Américains et Canadiens étant toujours les plus nombreux parmi la vingtaine de concurrents invités chaque année), les Français ont toujours répondu présent sur la Rampage. Cédric Gracia fait ainsi partie des pionniers et a d’ailleurs remporté l’événement lors de la troisième édition en 2003. D’autres riders tricolores comme Antoine Bizet (deux fois deuxième), Rémy Métailler (trois participations) ou Vincent Tupin (quatre participations) ont aussi permis au drapeau tricolore de flotter sur le spot de l’Utah. Reste désormais à savoir qui remportera la 16ème édition. Cette année, Brandon Semenuk est en lice pour une troisième victoire consécutive et pour marquer encore un peu l’histoire de son sport.