Dans le surf de compétition, l’Afrique est peu représentée et la discipline reste largement dominée par les Australiens, Brésiliens et Américains. Mais le continent peu espérer voir les choses changer avec les surfeurs sénégalais, dont certains commencent à vivre de leur passion à l’image de Chérif Fall, deuxième surfeur du pays à avoir signé avec une grande marque de la discipline.
Si le surf reste un sport très anglo-saxon avec une prédominance forte des athlètes américains, australiens et hawaïens (en plus des Brésiliens qui ont remporté quatre des six derniers titres mondiaux chez les hommes), les Jeux Olympiques de Tokyo permettront de voir dans l’eau des surfeurs que l’on a moins l’habitude d’admirer sur les épreuves du championnat du monde. Le règlement instauré par le CIO prévoit en effet un maximum de deux athlètes par genre et par pays. Une règle qui assura la présence de concurrents issus de pays où la culture surf est moins développée. On pense notamment au Japonais Shun Murakami, aux Péruvien Lucca Mesinas et Daniella Rosas ou encore à l’Israélienne Anat Lelior.
Pour le continent africain, le Marocain Ramzi Boukhiam et les Sud-africains Jordy Smith et Bianca Buitendag sont des surfeurs qui ont l’habitude d’évoluer sur les meilleures compétitions. Mais il reste quelques places qualificatives d’ici les JO qui auront lieu sur le spot de Tsurigasaki Beach près de la ville de Chiba. Ainsi, les Mondiaux ISA au Salvador seront organisés du 29 mai au 6 juin prochains et attribueront les derniers tickets qui permettront à des surfeurs moins réputés de voir la capitale japonaise. Parmi eux, les Sénégalais espèrent bien briller au Salvador.
Meilleur représentant du pays, Chérif Fall a signé début janvier un contrat de deux ans avec la marque Billabong via son réseau Europe. À 24 ans, il devient le deuxième surfeur sénégalais à signer un contrat professionnel depuis le pionnier Oumar Sèye, qui n’est autre que celui qui l’a formé. « Mon rêve est de représenter le Sénégal partout dans le monde » avait-il explique au site officiel de Tokyo 2020. « Je sais que l’objectif est élevé, mais ça reste mon rêve. Depuis que je suis petit, je partais à la plage avec ma mère. Je voulais faire du surf mais mes parents n’étaient pas d’accord. Je prenais des bouts de bois pour aller dans l’eau. Il y avait aussi d’autres surfeurs qui venaient à Dakar et cassaient leur planche. Je me suis servi de ça pour commencer à surfer. »
Si Tokyo reste un objectif élevé pour le champion d’Afrique 2017, c’est aussi Paris 2024 qu’il vise à plus long terme. La discipline a également été confirmée pour cette olympiade et le spot de Teahupoo en Polynésie française a été choisi pour accueillir les épreuves. Chez les femmes, Khadjou Sambe est la tête de proue de la discipline au Sénégal. Coach dans une école de surf, cette dernière est montée sur une planche dès l’âge de 13 ans sur les spots qui entourent l’île de Ngor près de Dakar. Elle a reçu le soutien de l’association « Black girls surf« , qui milite pour une meilleure représentation des femmes noires dans le surf professionnel. C’est grâce à ce soutien que Khadjou Sambe a pu passer un an en Californie en 2018.
Reste que les places seront chères lors des mondiaux ISA organisés au Salvador. Cinq tickets sont à prendre chez les hommes et sept chez les femmes. Quant aux meilleurs de la discipline, 10 surfeurs issus du World Tour (dont le champion du monde Ítalo Ferreira, l’Hawaïen John John Florence ou les Français Jérémy Flores et Michel Bourez) sont déjà qualifiés pour Tokyo. Chez les femmes, elles sont huit du CT (Championship Tour) à avoir déjà leur billet pour le Japon (dont la Française Johanne Defay, ambassadrice Private Sport Shop). En attendant l’échéance de mai prochain, le Sénégal devrait continuer à promouvoir ce sport auprès des jeunes, également dans l’optique de briller lors des Jeux olympiques de la jeunesse d’été 2026, qui seront justement organisés à Dakar et au cours desquels le surf sera au programme.