Figure majeure du ski-alpinisme mondial, la Française Laetitia Roux nous révèle quelques-uns de ses spots fétiches. Une aubaine en ces temps très propices à la pratique, en raison de la fermeture des stations.
17 titres de championne du monde, 9 titres de championne d’Europe, 27 titres de championne de France et 123 médailles d’or. À 35 ans, la Française Laetitia Roux s’est retirée de la compétition il y a trois ans après une carrière à succès. Celle qui entraîne actuellement la jeune américaine Grace Staberg a accepté de nous révéler quelques-uns de ses spots fétiches de ski-alpinisme. De quoi vous donner envie de sortir les peaux de phoque alors que l’intérêt pour la discipline explose à cause de la fermeture des remontées mécaniques.
Un spot pour débuter le ski-alpinisme ?
« Il y en a tellement. Le premier qui me vient en tête c’est chez moi forcément. Réallon c’est là que j’ai appris à skier. Il y a des itinéraires incroyables et magnifiques au niveau de la vue et qui sont accessibles. Je ne sais pas si c’est damé car c’est une toute petite station qui doit être vraiment en difficulté aujourd’hui avec la situation. Elle possède des espaces faciles pour commencer, avec ses pentes faibles sur le bas. »
« En ce moment le contexte est favorable au ski-alpinisme. C’est fabuleux car on a accès aux stations et à certaines pistes damées, sans le danger qu’on peut avoir en temps normal avec le trafic entre skieurs qui descendent et randonneurs qui montent. C’est donc propice pour commencer et facile de trouver des zones damées ou faciles à skier et libres. L’année dernière déjà, une soixantaine de stations de ski avaient créé des itinéraires de randonnée. »
Un spot pour sa beauté ?
« Cet hiver je suis basée en Haute Tarentaise, à Sainte-Foy-Tarentaise. Ici ça s’y prête bien, j’y retrouve le calme et la tranquillité. Quand on part en ski de randonnée, la vue est incroyable sur le Mont Blanc. C’est exceptionnel, on y aperçoit les glaciers en face, et le côté italien très sauvage. Il n’y a pas de stations ni de villages donc la vue est grandiose. C’est une autre ambiance par rapport à chez moi dans les Hautes-Alpes. »
Un spot plus technique ?
« Je dirais le Queyras, toujours dans les Hautes-Alpes. C’est un des petits paradis du ski de randonnée entre autres. Dernièrement on voulait faire le Mont Viso (un sommet tout proche ndlr), mais on n’a pas pu car les conditions ne s’y prêtaient pas. Le tour du Viso c’était déjà exceptionnel donc le sommet ça doit être génial, mais c’est plus technique. Je citerais aussi les Aravis avec le Mont Charvin où il y a des couloirs un peu plus raides et engagés.
Un spot pour skier de nuit ?
« Il faut surtout attraper la pleine lune (rires), et que ce soit à découvert. Un endroit pas dans la forêt mais ouvert. À Réallon ce qui est incroyable, c’est qu’il y a la vue sur le lac. Pour l’avoir fait à la pleine lune, c’est assez magique car on aperçoit les Aiguilles de Chabrières et le Lac de Serre-Ponçon de l’autre côté avec les lumières du village. C’est juste exceptionnel à la pleine lune car le sommet n’est pas boisé. Dans les Hautes-Alpes nous sommes sacrément bien servis. C’est mon territoire donc c’est sûr que je le connais bien. J’ai beaucoup voyagé mais en compétition c’est différent. Les Dolomites c’est incroyable à skier mais je n’ai pas eu le temps de le faire pour moi. »
Un spot en dehors des Hautes-Alpes ?
« Il y en a dans les Pyrénées c’est certain, mais malheureusement lors des courses que j’ai pu faire là-bas, on n’a pas eu trop de chance avec la météo. C’est réputé plus sauvage que dans les Alpes. On a une course dans le Pays Toy qui est sympa vers le Pic du Midi. Il y a des couloirs magnifiques. »
« Je n’ai jamais fait de ski-alpinisme dans les Vosges, le Massif Central ou le Jura. En fait c’est trop plat par rapport à ce que je cherche. Mais je sais qu’il y a des petites courses de ski-alpinisme là-bas. Le Beaufortain que je connais par la Pierra Menta (qu’elle a remportée sept fois ndlr) représente un terrain de jeu incroyable pour le ski-alpinisme et de randonnée. »