« Les filets de pêche usagés sont une formidable opportunité pour le marché de l’outdoor »

Basée en Californie, la société Bureo transforme les filets de pêche usagés en matière première. Recyclé en NetPlus®, ce matériau post-consommation 100% traçable est notamment utilisé par Patagonia dans ses vêtements. Les créateurs de Bureo raconte ici comment ils évitent à une partie des 600 000 tonnes de filets de pêche usagés chaque année, de se retrouver dans l’environnement marin.

Dans un de nos derniers articles, nous évoquions comment Patagonia utilisait du nylon recyclé NetPlus produit par la société Bureo. Fabriquée à partir de filets de pêche inutilisables et récupérés auprès de communautés de pêcheurs d’Amérique du Sud, ce nylon recyclé représente une alternative responsable aux plastiques vierges. Ces plastiques restent aujourd’hui incontournables à la fabrication de vêtements durables et performants. Mais pour produire des matériaux comme le polyester, l’industrie du vêtement a besoin d’énormes quantités de combustibles fossiles.

Dans le film « The Monster In Our Closet » (dévoilé ci-dessous en intégralité), on découvre à travers les yeux de l’avocate Maxine Bédat (référence en matière de mode écoresponsable), de la journaliste environnementale Kendra Pierre-Louis et d’un designer de Patagonia Pasha Whitmire, les liens dangereux qui lient l’industrie de l’habillement à l’industrie pétrolière et gazière. Au-delà du constat, cette production met en avant ce que nous pouvons tous faire au niveau individuel, commercial et gouvernemental.

Avec les filets de pêches usagés qu’elle collecte en Amérique du Sud, la société Bureo contribue elle aussi à ces changements essentiels dont notre planète a besoin. Son action permet d’éviter que des centaines de tonnes de filets jetés ne se retrouvent dans l’océan chaque année. Un système qui permet également à Bureo de fournir un revenu supplémentaire aux communautés côtières. Pour en savoir plus, nous avons rencontré les créateurs de Bureo, Kevin Ahearn et David Stover.


Kevin et David, pouvez-vous brièvement vous présenter et expliquer comment vous avez eu l’idée de Bureo ?

Kevin Ahearn : Je suis Kevin Ahearn, et je suis l’un des cofondateurs de Bureo. J’ai grandi dans une petite ville nommée East Hampton ou Montauk, à l’extrémité de Long Island. J’ai donc vécu tout près de l’océan dès mon plus jeune âge. Mon père était surfeur, et il a contribué à l’ouverture de la section locale de la Surfrider Foundation, une association à but non lucratif qui œuvre en faveur de la préservation des océans. Il m’a appris très tôt qu’il était important de protéger les lieux qu’on aime.

Nous trois, les fondateurs, avons étudié le génie mécanique à l’université. Nos chemins se sont séparés lorsque nous sommes entrés sur le marché du travail. Nous nous sommes retrouvés par hasard en Australie. David y avait emménagé, et je voyageais là-bas avec mon frère. Nous voyagions tous à travers le monde pour surfer, et nous avons observé la pollution plastique partout où nous allions. C’est donc grâce à notre passion commune pour l’océan que nous nous sommes retrouvés. 

David Stover : Kevin et moi fréquentions la même école d’ingénieur et j’ai moi aussi grandi dans le nord-ouest des États-Unis. Je suis parti à 18 ans pour vivre en Californie, en Australie et au Chili. Après avoir roulé ma bosse, je me suis installé ici, dans le comté de Ventura, il y a environ cinq ans.

Dans le cadre de Bureo, nous sommes tous les trois impliqués dans le programme de recyclage. Concernant le développement de l’entreprise, Kevin et moi travaillons avec les partenaires à l’intégration des matériaux. Nous identifions les catégories de produits qui les intéressent et prévoyons ensuite les matériaux. Nous avançons tous ensemble sur la plupart des projets, puis nous divisons les tâches avec Ben qui travaille sur la partie Développement durable, Kevin à l’Ingénierie, et moi à la Finance. 

Le problème de la pollution plastique est partout autour de nous, mais les filets de pêche ne sont généralement pas les plus visibles quand on regarde l’océan. Comment l’idée vous est-elle venue, et pourquoi les filets de pêche ?

K : Quand nous nous sommes lancés, nous avions plusieurs idées en tête. Nous n’avions pas encore déterminé exactement ce que nous voulions faire, mais le concept de base était le suivant : prendre du plastique, le récupérer sur les plages, le recycler, en faire un produit et le vendre pour créer une valeur commerciale positive ou partagée. Les ventes de ce produit pourraient ensuite servir à renforcer la collecte et le développement de produit.

Tandis que nous réfléchissions, nous avons quitté l’Australie et avons rejoint le Chili pour travailler pour un projet gouvernemental en matière de développement durable dans différents secteurs d’activité. L’un de ces secteurs était celui de la pêche et nous avons donc pu nous pencher sur tous les flux de déchets générés par le secteur de la pêche en général. Nous avons alors identifié un problème majeur dans les filets de pêche à base de nylon que ces entreprises généraient toutes, et nous avons pensé que cela pourrait être une bonne occasion de nous lancer. 

L’une des difficultés associées à la collecte aléatoire de plastique sur les plages, c’est que c’est différent à chaque fois et qu’il y a différents composants. Ce plastique est resté dans l’environnement pendant des périodes différentes, ce qui implique qu’il est très difficile de le rendre reproductible et d’en faire un produit hautement performant, ce que nous voulions faire. L’opportunité avec les filets de pêche réside dans le fait qu’ils sont généralement fabriqués avec peu de matériaux différents et sont assez similaires sur tous les continents. Le nylon collecté en Amérique du Nord sera quasiment identique à celui récupéré en Asie ou en Amérique du Sud. Cela en fait donc une matière première vraiment propre et pure. Au même moment, nous parlions avec des associations de notre réseau, qui identifiaient les filets de pêche comme l’une des formes les plus néfastes de plastique mouvant, en particulier pour les écosystèmes marins. Donc tout était réuni pour le projet.

D : Nous voulions avant tout aller là où nous aurions le plus d’impact, donc c’était un élément clé. Les filets de pêche sont un matériau que peu de personnes recherchent actuellement. Un rapport rédigé il y a quelques années montre que 1,3 million de nouveaux filets sont fabriqués chaque année, et selon les dernières estimations du secteur associatif, jusqu’à 600 000 tonnes d’entre eux sont susceptibles de rejoindre l’environnement marin chaque année. Donc il y a beaucoup de matériaux qui s’accumulent, et il y a en a de nouveaux chaque année, et nous devons rappeler aux gens que ce n’est pas un nettoyage ponctuel, et quand ce sera terminé, nous prendrons une bière et notre retraite. C’est un problème récurrent pour lequel nous essayons d’établir un modèle de récupération de déchets.

Donc à partir de ce problème de milliers de tonnes de filets de pêche, comment se passe le processus pour en faire, d’abord, un skateboard, puis tous les autres produits ?

K : Tout a commencé sur le terrain, dans des ports de pêche au Chili, à expliquer notre projet, et à demander à accéder aux vieux filets qui traînaient par terre. C’était tout petit, avec nous trois qui grattions, nettoyions, trions les filets, avant de les rapporter au recycleur sous-traitant pour les transformer en granulés. Une fois transformés en granulés, nous pouvions les utiliser pour le moulage par injection. Nous voulions faire un produit ludique et intéressant qui nous stimulerait, et à ce moment, c’était un petit skateboard en plastique.

Alors que nous passions plus de temps sur le terrain avec les entreprises de pêche, nous avons assez vite compris qu’en tant qu’entreprise de niche, nous ne pourrions jamais atteindre une échelle qui pourrait vraiment avoir un impact sur la quantité de déchets générés. Donc avec le soutien de Patagonia, nous avons changé de modèle, en passant d’une marque de produits à un fournisseur de matière première. La relation avec Patagonia nous a permis de faire évoluer nos opérations vers des volumes beaucoup plus importants. Nous nous sommes tout d’abord lancés sur la visière de casquette, qui a été commercialisée en 2020, mais ce que nous avons vraiment vu, c’est l’opportunité de remplacer le nylon, un matériau très utilisé par Patagonia. Nous avons travaillé avec l’équipe de développement des matériaux pendant plusieurs années, pour finir en beauté avec le lancement de plusieurs produits. Le secteur outdoor est un marché énorme, et la quantité de tissu et textile nylon utilisée est faramineuse, donc ça a toujours représenté une excellente occasion de croissance et de renforcement de notre impact.

D : En ce moment, nous continuons les formations et la collecte de filets de pêche auprès des communautés locales en Amérique du Sud. C’est notre activité principale. On nous pose tout le temps la question : « Quand allez-vous construire votre propre usine de tissus ou filature ? » Nous ne pensons pas que le monde a besoin d’un autre fabricant de tissus. Nous pensons que le monde a besoin de davantage de solutions pour empêcher les déchets de finir dans l’océan. C’est ce qui motive notre mission : transposer ce modèle sur d’autres côtes et d’autres ports qui ont besoin d’éliminer des déchets.

On dirait que vous faites de l’excellent travail ! Vous voulez travailler avec de plus en plus de marques, et vous être vraiment transparents sur votre processus de bout en bout. Comment voyez-vous évoluer le matériau alors que de plus en plus de marques envisagent des matières premières recyclées plutôt que vierges ?

D : Beaucoup de gens essaient d’intégrer de force une source recyclée dans les produits, mais au cours des dernières années, avec les conseils de Patagonia, nous avons examiné les domaines où le nylon était absolument nécessaire. Par exemple Futures Fins, notre partenaire de surf qui utilise du nylon, s’appuie sur ses propriétés techniques pour une dérive de surf, ce qui est logique d’un point de vue d’ingénierie. Avec les filets de pêche pour Patagonia, ce sont les tissus techniques ultra-performants qui nécessitent d’être durables. Il faut résister aux éléments, c’est pourquoi nous envisageons de nombreuses opportunités dans l’espace outdoor. Ils dépendent tous du nylon parce qu’il n’y a pas beaucoup de substituts, contrairement aux plastiques à usage unique, pour lesquels on peut trouver des alternatives plus dégradables. 

Comment la relation avec Patagonia et Tin Shed Ventures vous a-t-elle orientés pour devenir membre de B Corp et à faire partie de 1% For the Planet ?

D : Nous ne savions même pas ce que signifiaient B Corp ou 1% For the Planet quand nous avons commencé en 2013. Je me rappelle avoir reçu un e-mail de quelqu’un de l’équipe produit de Patagonia, qui avait vu quelque chose sur le skateboard. L’équipe de Tin Shed nous a ensuite demandé de venir parler de notre business model, et peu avant la fin de la réunion, nous avons parlé de la certification B Corp et de 1PFTP. 1%, c’est assez simple. Nous avions déjà compris que nous étions éligibles parce que nous faisions des dons. À l’époque, nous avions un projet avec Save the Waves et une autre association locale au Chili. Donc le 1% n’était qu’une formalité.

B Corp était un processus beaucoup plus intéressant, puisqu’à l’époque nous avions très peu de revenus et étions une toute petite entreprise. Cela nous a beaucoup aidés que Patagonia ait cette exigence, parce que nous ne savions pas ce que c’était, et nous ne connaissions rien à la certification. Le fait de répondre au questionnaire et de faire les exercices permet de se poser les bonnes questions sur son entreprise. Nous l’avons mis en place à la volée et avons ainsi pu prendre en compte des éléments tels que des conditions de travail équitables et des salaires décents dès le départ.

Vous avez dit avoir fait des dons dès le début. Quels sont les projets dans lesquels vous êtes actuellement impliqués, et sont-ils uniquement en Amérique du Sud ou aussi en Californie ou ailleurs dans le monde ?

D : Nous avons toujours des associations partenaires à qui nous faisons des dons ici, aux États-Unis. L’année dernière, c’était Save the Waves, Sustainable Coastlines Hawaii. Nous faisons aussi de plus petits dons à des organisations qui font passer le message et promeuvent l’activisme que nous soutenons, comme la Surfrider Foundation.

Pour tous les filets que nous collectons, nous nous engageons à verser un don au kilo, puis nous travaillons avec les entreprises de pêche et la communauté pour faire le lien avec une association, et ça a surtout été des activités ponctuelles comme le compostage et l’éducation au recyclage. Cette année, nous avons entrepris un projet de développement collectif avec une petite entreprise de pêche au Pérou. L’entreprise ne savait pas de quel type d’infrastructure elle avait besoin, et nous l’avons aidée en faisant réaliser une étude de consulting. 

À l’avenir, nous souhaitons orienter plus de financements vers les associations et les entreprises de pêche qui œuvrent pour la protection et la restauration des côtes.  Nous nous intéressons beaucoup aux mangroves et aux projets de développement côtier qui profiteront également au climat. 

À quelle fréquence vous rendez-vous en Amérique du Sud, et à quoi ressemble le travail là-bas ?

K : En 2021, j’y ai passé quatre mois au total, tandis que Ben y vit à plein temps avec sa femme. Nous embauchons des locaux dans les communautés avec lesquelles nous travaillons, car c’est la meilleure occasion pour eux de vraiment s’impliquer auprès des pêcheurs, et le fait qu’ils viennent de la communauté est une valeur ajoutée évidente. Nous avons créé des ateliers communautaires avec les entreprises de pêche, et nous les sensibilisons à l’impact du rejet des filets dans l’environnement. Quand ils atteignent une quantité importante de filets collectés, ils savent qu’ils peuvent nous appeler et que nous enverrons un camion pour les récupérer. Nous avons des équipes de travailleurs formés qui récupèrent ces filets, les coupent en plus petits morceaux gérables, et retirent les débris étrangers. Ensuite, ces filets subissent un processus de lavage industriel, puis de décomposition industrielle. Pour résumer, la quantité énorme de déchets inutiles que représentent les filets est transformée en une matière première exploitable qui est exportée directement vers le recycleur.

D : Il n’y a pas de machine magique qui peut prendre les filets et identifier tout ce qui peut être utile, donc c’est un processus de travail physique encore très manuel. Il y a une équipe de 16 à 20 personnes qui traitent deux ou trois tonnes par jour. Nous voyons ce que nous avons construit au Chili comme un bon exemple de ce qui pourrait être fait au Pérou, au Mexique et en Équateur. Ce sont les prochaines régions où nous prévoyons de mettre en place un modèle plus établi.

Où voyez-vous Bureo se développer, et quels sont vos plans pour les années à venir ?

K : Pour nous, les prochaines années seront consacrées à l’expansion. Nous avons passé les huit dernières années à trouver notre modèle et à le concrétiser, en passant de la recherche et du développement à notre situation actuelle. L’année dernière, nous avons récupéré plus de 700 tonnes de filets de pêche pour les transformer dans nos locaux, ce qui représente environ 65 containers de 12 mètres de matériaux exportés, ce qui représente une étape importante pour nous. Commercialiser le produit via la chaîne d’approvisionnement de Patagonia nous a fait faire un bond, et nous cherchons à augmenter notre impact et à nous étendre géographiquement. Cela signifie principalement nous déplacer vers de nouvelles communautés comme le Pérou. Nous avons commencé en Amérique du Sud, mais nous développons aussi des programmes en Équateur, au Mexique et aux États-Unis. Notre objectif est d’augmenter la quantité en passant de 700 tonnes par an à près de 2 000.

D : Nous avons eu assez d’indicateurs avec le lancement des produits Patagonia et d’autres partenaires, pour savoir que ce que nous faisons ajoute de la valeur à l’environnement et que les gens veulent ce matériau. Il y a aussi une influence sur le secteur de la pêche, les gouvernements, et la société, en ce qui concerne l’utilisation finale du matériau. Nous envisageons l’empreinte carbone que nous serons en mesure de capturer et nous pensons que nous allons avoir un impact mesurable sur la quantité de matériaux ou la prévention. L’héritage à plus long terme de cette approche est que nous pourrions faire partie du mouvement visant à influencer la façon dont les plastiques sont utilisés en général, notamment les filets de pêche, et à créer des modèles plus durables. 

On dirait que vous avez pas mal de boulot !

K : Oui ! Une des questions qui nous est souvent posée c’est « qu’est-ce que vous ferez quand vous serez à court de filets de pêche ? », et nous répondons toujours en riant que nous ferons la fête, mais malheureusement, la réalité fait que ce matériau est constamment utilisé par le secteur de la pêche faute d’alternative viable pour le moment. Des milliards de personnes dépendent du poisson comme source principale de protéines, et le secteur de la pêche va donc continuer de pêcher. Les filets de pêche à base de plastique sont la solution la plus économique et la plus durable. Donc tant qu’on continuera à produire ces déchets, nous devrons étendre nos opérations pour les collecter. 

D : Je pense que l’un des aspects les plus agréables de notre partenariat avec Patagonia est d’envisager les responsabilités et d’avoir un partenaire qui veut bien nous laisser les intégrer dans notre modèle économique. Même pour l’expansion, si nous n’étions pas regardants, ou si nous laissions de côté les données de main d’œuvre ou de sécurité et autres protocoles, on pourrait recycler beaucoup plus et beaucoup plus vite. Mais pour nous, il est plus important de recruter au niveau local, de former et de sensibiliser les employés, et d’en faire un processus durable. 

Si cette fête a finalement lieu, faites-le nous savoir !

K : Oui, absolument ! Au quotidien, il est assez rare que nous prenions le temps de regarder ce que nous avons accompli au cours de ces dernières années. Nous sommes plutôt fiers de ce que nous avons fait et de la croissance que nous avons connue jusqu’à présent. Ce qui nous stimule le plus, c’est l’opportunité qui s’ouvre à nous de pouvoir continuer à étendre le programme. Mais parallèlement, nous savons bien que le problème avec l’environnement ne va pas se résoudre en recyclant simplement des filets de pêche. C’est notre petite solution de niche pour un problème très spécifique, mais nous espérons qu’en regardant différemment nos sources de déchets, nous pourrons créer des entreprises à valeur partagée, des B-Corps, et d’autres entreprises qui contribuent vraiment à régler certains de ces problèmes. Et si nous inspirons la prochaine génération, ou si nous donnons à quelqu’un d’autre l’idée de se pencher sur les filets de pêche ou d’autres sources de déchets, c’est une victoire pour nous.

D : En tant que surfeurs, nous avons une vision différente de l’océan et de ces problèmes. Nous connaissons l’équipe de Surfers against Sewage au Royaume-Uni, et le travail qu’ils font dans le domaine de la qualité de l’eau et de la pollution plastique. Nous avons mentionné Sustainable Coastlines à Hawaï, Surfrider Foundation et Save the Waves. Il y a beaucoup d’activisme dans la communauté du surf, qui est très sensible à tous ces sujets. Nous observons beaucoup de personnes qui mettent leur passion et leurs compétences dans ce travail. Quand quelqu’un est vraiment passionné par l’océan, qu’il pratique le bodysurf ou le surf, il aura forcément envie de le protéger.

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