Après leur traversée épique entre l’Alaska et la Patagonie, c’est en Europe que l’on retrouve les aventuriers Jérémy Vaugeois et Sophie Planque. Objectif : Expérimenter un hiver autour de la mer Baltique pour découvrir les pays baltes à vélo et toujours en itinérance. Leur film « Aux pays des brumes » est à l’affiche de plusieurs festivals ces prochains jours et sera ensuite diffusé sur Arte.
De retour de leur périple en Amérique, Jérémy et Sophie avaient déjà raconté pour We Rock Sport ces 28 743 km sur la route la plus longue du monde. Le couple d’aventuriers avait tiré de cette expérience de deux ans et demi un film baptisé « Alaska Patagonie / La Grande Traversée ». On a retrouvé Jérémy fin septembre à l’occasion d’un événement organisé par Columbia dans le fabuleux cadre de la réserve naturelle la plus haute de France sur la commune des Contamines-Montjoie. La marque soutient les deux Français depuis 2017 et les accompagne sur leurs différentes aventures. C’est justement pour nous parler de son dernier périple avec Sophie que Jérémy a répondu aux questions de We Rock Sport pour raconter la genèse de ce nouveau film intitulé « Aux pays des brumes ».
Jérémy, comment est née l’idée de cette nouvelle aventure dans les pays baltes ?
Avec Sophie, on avait trois objectifs sur ce périple. Un objectif temporel qui consistait à voyager du solstice d’hiver jusqu’à l’équinoxe de printemps. Un deuxième objectif était plus géographique, à savoir tourner autour de la mer baltique à vélo, ce qui incluait donc de rouler depuis l’Allemagne jusqu’au cercle polaire arctique, en passant par les pays Baltes, la Finlande et en revenant par la Suède. Et enfin, le troisième objectif était celui du film que l’on voulait réaliser sur cette aventure mais qui se concentrait uniquement sur les pays baltes que nous avons traversés, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie.
Pourquoi avoir voulu mettre en avant spécifiquement la culture de ces pays ?
Tout part d’une réflexion au retour de ce voyage entre l’Alaska et la Patagonie. On avait adoré les cultures natives américaines, le culte à la terre mère… C’était vraiment intéressant et exotique pour nous. On s‘est donc demandé si nous avions un héritage ancestral animiste similaire en Europe. On a cherché des cultures vivantes, qui nous ont notamment amenés à rencontrer des gens. Et lors d’un événement à Riga en Lettonie sur lequel on était invité, on a discuté avec une femme qui nous a dit : « Vous savez qu’ici, on est des païens ? ». Ça nous a mis la puce à l’oreille et on a continué nos recherches. Sophie a fait des investigations là-dessus et on a creusé le projet. On s’est rendu compte que les états baltes qui ont intégré l’Union Européenne il y a moins de 20 ans ont une culture animiste et souvent méconnue, à l’image de chants, de danses, de prières, de vénérations des dieux… Culturellement, il y avait quelque chose à creuser là-bas.
Et comme pour l’Amérique, vous êtes donc repartis à vélo ?
Oui, car pour faire le lien entre le monde culturel et celui de l’aventure, le vélo est parfait pour nous ouvrir les portes de l’intimité d’un pays. On adore être en extérieur, vivre l’aventure avec les éléments, vivre intensément les sensations de l’outdoor. C’est une aventure très liée à la nature. Et justement, ces populations des pays baltes ont une culture respectueuse de l’environnement car ils vivent en milieu hostile. Le film se concentre exclusivement sur les pays baltes Estonie, Lettonie et Lituanie. Mais ces trois pays ne représentent même pas un tiers de ce que l’on a vu au total lors de notre périple à vélo. Au total, on a roulé 5 000 km en six mois en partant de l’automne jusqu’à l’équinoxe de printemps 2023.
Pourquoi avoir voulu faire ce voyage en hiver dans des conditions forcément plus difficiles ?
L’hiver marque les contrastes. Donc la moindre trace de vie, on la voit, on la remarque. On dit souvent que l’hiver est une saison morte, mais c’est surtout une saison de repos, où tout se calme. Oui, c’est clairement plus difficile de rouler dans ces pays pendant cette saison surtout en autonomie avec des variations de températures qui entraînent parfois la fonte de la neige et des déplacements donc plus difficiles. Mais inaccessible veut aussi dire préservé, autant au niveau de la nature et de la culture. Ce sont des mystères qui nous attirent.
Comment avez-vous organisé l’aventure entre vos découvertes personnelles et le tournage pour le film ?
Avant de partir, on avait l’accord d’Arte pour réaliser le film et donc le budget qui allait avec. On a pris parfois quelques nuits d’hôtel pour se concentrer plus spécifiquement sur la réalisation du film. En gros, on passait six nuits dehors pour un jour à l’hôtel. Les jours où l’on faisait une pause, on interviewait des personnes comme un archéologue en Lituanie, un folkloriste en Estonie, une communauté indigène en Estonie, des chanteurs à Vilnius… On se déplaçait plusieurs jours en autonomie, mais quand on avait besoin de tourner, on se donnait le droit de se poser la nuit d’avant pour être bien prêt avec notre matériel au moment où l’on rencontrait les locaux.
En quoi l’apport de Columbia est-il important dans votre vie d’aventuriers ?
Columbia nous soutient depuis 2017, donc notre relation avec eux a évolué dans le bon sens au fil de ces années. Nous sommes d’ailleurs aujourd’hui ambassadeurs de la marque. Grâce à eux, on a accès à de puissants leviers pour faire nos aventures. Côté technique, c’est notre équipementier sur lequel on peut compter pour nous fournir du matériel de qualité afin d’affronter les conditions difficiles dans lesquelles on peut évoluer lors de nos aventures. Mais cette relation va au-delà. C’est une marque avec un côté très humain. On a développé de l’affecte avec les personnes qui bossent pour Columbia. Derrière un logo, il y a des gens qui travaillent, des êtres humains tout simplement.
Avez-vous déjà des idées d’aventures futures avec Sophie ?
On reste humble face à l’aventure. On estime qu’elle ne doit pas se consommer. Mon sentiment, c’est que chaque aventure dans laquelle on s’engage est issue de réflexions, de lectures, du temps qui passe. On cherche toujours un intérêt à un voyage. Mais on n’est pas dans la consommation de l’aventure. On se laisse le temps de réfléchir. On n’a pas de liste où l’on se dit que l’on doit cocher tel ou tel périple, telle traversée… Mais évidemment, beaucoup de cultures nous attirent à travers le monde.
« Aux pays des brumes » sera à l’affiche du prochain festival « Les écrans de l’aventure » à Dijon du 10 au 15 octobre. Le documentaire sera diffusé le vendredi 13 à 21h40 au Cinéma Olympia. Il fera également partie des films projetés lors du festival « Le Grand Bivouac » à Albertville (16 – 22 octobre) le vendredi 20 octobre à 10h au Théâtre de Maistre et le dimanche 22 octobre dans le même lieu. « On a d’ailleurs trouvé du budget pour faire venir des femmes Setos (peuple autochtone, vivant dans le Sud de l’Estonie) qui seront à Albertville pour nous accompagner sur cette avant-première » explique Jérémy. Enfin, « Aux pays des brumes » sera diffusé sur Arte ces prochains mois. La date de diffusion n’a pas encore été communiquée par la chaîne mais sera révélée sur les réseaux sociaux (Instagram et Facebook) de Sophie et Jérémy.
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