Isabeau Courdurier : « Je jouerai le titre à Loudenvielle et je terminerai un chapitre de ma carrière »

Leader du général de la Coupe du Monde enduro, Isabeau Courdurier raconte son début de saison, sa quête d’une quatrième couronne mondiale cette saison et son projet de maternité pour 2025. Mais l’ambassadrice Private Sport Shop est encore loin d’avoir raccroché son VTT.

Sa saison 2024

« Je suis très satisfaite du début de saison, ça a été assez intense avec cinq manches sur une courte période. Il a fallu enchaîner toutes ces épreuves et ça n’a pas été facile. L’idée était de terminer ce bloc de course avec ce maillot de leader sur les épaules. C’est chose faite. Mais mon avance est faible en termes de points sur ma plus proche poursuivante (l’Anglaise Harriet Harnden). Je ne suis pas surprise de la voir à ce niveau cette année car on sait qu’elle est très forte sur les courses physiques et les manches l’ont été un peu plus que l’année dernière. »

 
 
 
 
 
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La bataille de Loudenvielle

« J’adore ce spot et c’est toujours un honneur de représenter mon pays à la maison. C’est positif pour moi, je suis ultra motivée pour bien performer sur cette dernière manche de la saison (6 – 8 septembre, épreuve dont Private Sport Shop est partenaire majeur). Niveau stratégie, mon avance est trop faible pour pouvoir gérer. C’est simple, celle qui terminera devant l’autre remportera le titre. Il faudra faire une course intelligente, ne pas se laisser emporter par la pression ou l’enjeu. Pour moi, c’est la dernière manche de ma carrière pro à temps plein si l’on peut dire (rires). Donc je ne veux pas gâcher cette ultime étape. Le titre se jouera là-bas et je terminerai alors un chapitre de ma carrière ».

Sa place dans son sport

« Ça me tenait surtout à cœur d’égaler les trois titres de Tracy Moseley et Cécile Ravanel. L’année dernière, quand j’ai eu l’opportunité de remporter le général pour la troisième fois, c’était donc vraiment une étape importante pour moi afin de parvenir à faire aussi bien que ces deux rideuses qui ont marqué l’enduro. J’avais toujours eu ce sentiment d’infériorité par rapport à elles. Quand j’ai commencé l’enduro, je n’étais évidemment pas encore à leur niveau et je les admirais. Aujourd’hui, avec ces trois titres, j’ai prouvé que j’avais ma place dans ce sport. Mais je ne ne suis pas obnubilée pour ajouter une nouvelle ligne à mon palmarès. Evidemment, il ne reste qu’une manche et j’ai la possibilité d’avoir une quatrième couronne mondiale alors ça ne serait pas malin de ne pas tout faire pour aller la chercher. Mais si ce n’est pas le cas, ça n’enlèvera rien à ce que j’ai fait jusqu’à présent et dont je suis fière. »

Une pause famille en 2025

« L’année prochaine, j’ai effectivement décidé de faire une pause avec le vélo et de me consacrer à mon projet de maternité. Clairement, je ne ferme pas la porte à la compétition et d’ailleurs, mon contrat avec Lapierre continuera après 2025. Mais j’ai conscience que revenir après ce break ne sera pas facile car je pratique un sport à risques. Ce qui est certain, c’est que je ne reviendrai pas jouer le classement général car ce n’est pas possible niveau timing. Pour une course, on se déplace sept ou huit jours, donc en termes de calendrier, c’est incompatible avec la vie de famille. Je viendrai avec des objectifs ciblés sur certaines manches. »

Pour l’après 2025

« À plus long terme, j’aimerais bien découvrir d’autres disciplines. Je n’ai jamais trop eu l’opportunité de faire de la descente, donc c’est quelque chose qui pourrait me motiver en participant à quelques courses. Mais je me fais aussi plaisir sur des longues distances. Je verrai en temps voulu et aussi en fonction de mes capacités physiques après ma maternité. Ce qui est certain, c’est que dans cette phase de transition, je veux transmettre. Ça me tient à cœur. Que ce soit au travers de vidéos, de coaching, d’entrainements. Sur l’aspect technique, mental ou physique, j’ai aujourd’hui un bagage de connaissances que je veux mettre au service du plus grand nombre. C’est d’ailleurs dans cette optique que j’ai organisé mi-juillet avec la station des 2 Alpes les Girls Shredding Days qui ont réuni le temps d’un week-end des femmes sur le bike park de la station. »