Johanne Defay : « Je suis partagée par pleins d’émotions »

Troisième mondiale à l’issue d’une longue saison qui s’est achevée lors des finales de Trestles cette semaine, Johanne Defay était autant frustrée de son résultat que fière du chemin parcouru en 2022. L’ambassadrice Private Sport Shop réalise sa meilleure saison dans l’élite.

En arrivant à Trestles en Californie (où seuls les cinq meilleurs surfeurs et surfeuses du classement mondial se retrouvaient pour jouer le titre), Johanne Defay pouvait légitimement espérer terminer l’année en beauté et aller chercher cette couronne qu’aucun surfeur ou surfeuse tricolore n’a jamais remportée. La Française venait de réaliser une saison pleine, marquée par le saut de la régularité. Sur les 10 manches de la saison, l’ambassadrice Private Sport Shop a rallié (au moins) les quarts de finale de 9 d’entre elles. Seule l’épreuve disputée à Tahiti sur la célèbre vague de Teahupoo n’a pas vu la Réunionnaise assurer sa place parmi les 8 meilleures surfeuses (elle y avait été éliminée par sa copine Vahine Fierro).

Photo by Beatriz Ryder/World Surf League

Outre cette régularité sans faille, Johanne Defay a remporté un succès historique à G-Land en Indonésie, faisant d’elle la surfeuse européenne la plus titrée au niveau international (homme et femme confondus). Au final, la deuxième place mondiale de la Tricolore est largement méritée au moment où elle débarquait à Trestles, bien déterminée à ramener le plus précieux des trophées. Dans un format qui favorise les athlètes les mieux classées sur la saison régulière (la numéro une mondiale n’a qu’un duel à gagner pour remporter le titre quand la cinquième mondiale doit passer quatre tours pour espérer être titrée), Johanne Defay n’a finalement disputée qu’une seule série, face à la futur championne du monde Stephanie Gilmore. Si la Française l’avait battu l’année dernière ici même à Trestles, c’est cette fois l’Australienne qui a pris sa revanche et s’est ensuite payée le luxe de faire chuter la grande favorite Carissa Moore en finale.

Tomber face à la plus grande surfeuse de l’histoire (Gilmore compte désormais huit titre mondiaux) n’est en rien déshonorant pour la Française, mais elle espérait forcément mieux comme elle l’avouait sur ses réseaux sociaux quelques heures après son élimination de la compétition. « Je ne suis pas sûr par où je dois commencer … Je suis vraiment partagée par pleins d’émotions. J’aimerai tout d’abord vous remercier pour tous les messages d’encouragement, de compassion et de félicitations. Remercier ma famille car à l’approche de cette journée, je me suis rendue compte que grâce à leur éducation et aux valeurs qu’ils m’ont transmises, dans ma vie de jeune fille ou dans mes choix de compétitrice je n´ai jamais eu la sensation que je n’étais pas à la hauteur ou que je ne “pouvais” pas rêver plus grand. Remercier mon coach et conjoint Simon Paillard pour m’avoir transmis les outils et la confiance pour aller toujours chercher plus loin, je n’en serai pas là sans toi. Et remercier mes sponsors ».

Photo by Beatriz Ryder/World Surf League

À 28 ans, Johanne Defay signe sa meilleure saison dans l’élite, terminant à la troisième place après sa quatrième de l’année dernière. Un résultat qu’elle devrait mettre un peu de temps à apprécier, elle qui restait davantage sur le coup de la défaite à l’issue des finales en Californie. « Je suis extrêmement déçue de ma performance d´hier. J’avais l’intime conviction que ça pouvait être mon année. Tout prenait son sens, j’étais prête. Mais aussi brutale que ça puisse être, le surf ainsi que le sport n’est pas une science exacte. Ces 35 minutes à l’eau ne reflètent pas mon année ni la compétitrice et surfeuse que je suis et c’est en ça que je suis déçue. Il y a différentes façons de perdre et celle-ci n’est pas facile à accepter. Le surf est le sport avec le plus de paramètres incontrôlables, j’en suis maintenant persuadée. Nous avons donc souvent cette frustration de ne pas avoir pu tout donner, tout montrer. Nous n´avons pas de ligne d’arrivée, pas de chrono, ce n’est pas noir ou blanc … C’est un peu comme la vie, chacun l’interprète à sa façon, avec ces forces et ces faiblesses. Et une de mes forces c’est de voir le verre à moitié plein, alors oui je suis déçue mais putain je suis troisième mondiale ! ».

 

 
 
 
 
 
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