Isabeau Courdurier : « En enduro, il faut être ultra régulière pour espérer l’emporter »

Championne du monde cette année pour la deuxième fois de sa carrière, Isabeau Courdurier raconte sa saison, revient sur son impressionnante blessure au pied et évoque le futur de l’enduro.

Difficile pour un rider VTT pro de passer à côté du Roc d’Azur. L’événement est incontournable dans le milieu et en plus d’attirer des milliers de participants, l’épreuve est aussi une référence pour son énorme salon de marques. L’occasion pour les professionnels de la discipline de se retrouver en cette fin de saison, à l’image d’Isabeau Courdurier, rencontré sur le stand de l’un de ses sponsors. Basée à une centaine de kilomètres de là, près d’Aix-en-Provence, l’ambassadrice Private Sport Shop peut souffler après une saison qui l’a vue décrocher un deuxième titre mondial au terme d’un duel intense avec sa compatriote Morgane Charre. Elle revient pour We Rock Sport sur cette année mouvementée et sur la prochaine saison à venir.

Son deuxième titre mondial 

« Je suis forcément satisfaite de ma saison, car ça n’a pas été si facile avec ma blessure au pied (Ndlr : voir plus bas). Le niveau a énormément augmenté en enduro. Aujourd’hui, il faut être ultra régulière pour espérer l’emporter. C’est impossible de passer à côté d’une course, car tu le payes tout de suite au classement. Cette année, Morgane m’a vraiment poussée sur toute la saison. Elle a justement été très régulière et présente à chaque fois dans les meilleurs temps des spéciales. Cette rivalité avec elle et les autres femmes du circuit nous pousse toutes vers le haut. C’est bien car ça fait progresser la discipline. C’est la même chose en cross-country, les courses sont très serrées chez les femmes et ça pousse tout le monde vers le haut. »

La victoire de la France sur le Trophée des Nations

« J’adore cet événement de fin de saison qui réunit les concurrents sous les couleurs de leur pays et pas celles de leurs sponsors comme habituellement le reste de l’année. En enduro, on ne part pas en même temps donc il n’y a pas vraiment de rivalité directe avec les concurrentes. Même si nous sommes adversaires, tout le monde s’encourage. On se pousse toute l’année, donc quand on est en équipe, on est encore plus soudées. On partage la course, on cherche à savoir comment on va rouler sur chaque spéciale, comment on peut construire notre stratégie. Même si Morgane a été ma principale concurrente cette année, j’ai fait équipe avec elle et Mélanie Pugin et on s’est toutes données à fond pour l’emporter. »

Sa blessure au pied lors d’une manche de e-bike à Valberg

« C’est évident que cette blessure a marqué mon année. La branche m’est rentrée par le dessus du pied et l’a complètement transpercé. C’est ressorti de l’autre côté. J’ai eu la chance dans mon malheur que ça ne touche pas d’os ni de tendon. Ça a juste abîmé des nerfs. Actuellement, c’est toujours un peu douloureux car mes nerfs sont en train de repousser même si mon pied est aujourd’hui totalement fonctionnel. C’est une blessure qui m’occasionne des crampes, surtout qu’en VTT, on est debout sur de longues périodes. Sur les courses de la saison qui ont suivi ma blessure, j’ai dû gérer avec cette douleur. Ma plus grande satisfaction cette année est d’ailleurs ma quatrième place à Whistler un mois après ma mésaventure. J’étais vraiment contente de ce résultat. Je m’étais conditionnée avec mon coach mental sur le fait que j’allais avoir mal pendant l’épreuve car j’étais loin d’avoir totalement récupérée. Finalement, la quatrième place était bien au-delà de mes espérances. »

L’intersaison et les prochains objectifs

« Pendant l’intersaison, j’aime bien couper avec la compétition. Je vais faire deux ou trois semaines off avec juste un peu de course à pied et du trail. Et ensuite, je vais vite attaquer ma préparation car on reprend tôt au mois de mars. La saison prochaine, il y aussi un gros changement avec Discovery Sports qui sera le nouveau promoteur et diffuseur des coupes du monde de VTT. Pour l’enduro, ça va nous permettre de toucher un public plus large. On commence d’ailleurs à parler de cette discipline dans des médias plus mainstream et pas uniquement spécialisés sur le VTT.  De notre côté, on va pouvoir bénéficier de la diffusion qu’avaient le VTT descente et le cross-country. Ça va nous permettre de capter un peu plus de lumière médiatique. Quant à mes objectifs sportifs, avec tout ce qui s’est passé pour moi ces deux dernières saisons, j’ai bien compris que le plan imaginé au départ ne se passait pas toujours de la façon dont c’était prévu. Je veux juste me sentir bien physiquement et dans ma tête. L’objectif, c’est d’être à 100% au moment où je me lance dans les spéciales. »

Le soutien de Private Sport Shop

« Je fais plein de sports différents et c’est pour ça aussi que c’est un vrai plus d’être soutenue par Private Sport Shop. Outre le fait que je pratique à peu près toutes les disciplines en matière de vélo, je fais du ski de randonnée, du snowboard ou même du surf comme j’ai pu le faire avant l’épreuve de Crans-Montana en Suisse sur la vague artificielle d’Alaïa Bay. Oui, je ne m’arrête jamais vraiment. »