Que ce soit sur le Natural Selection Tour ou au Népal pour une expédition avec des femmes sherpas, Marion Haerty sera bien occupée cet hiver.
On l’avait quittée à la fin de la saison dernière sur un hiver très nord-américain, marqué notamment par sa participation au Natural Selection Tour (terminé à une belle deuxième place derrière l’Américaine Elena Hight). Marion Haerty sera bien de retour en 2023 sur les spots du Canada et des Etats-Unis. Elle espère inscrire son nom au palmarès de la jeune épreuve, elle qui avait quitté le Freeride World Tour après l’avoir outrageusement dominé entre 2017 et 2021, et avait trouvé dans le Natural Selection Tour un nouvel objectif de carrière.
Cette saison, la Grenobloise, qui vit désormais à Chamonix aura donc pour objectif principal de remporter cette épreuve, créée par la légende américaine du snowboard Travis Rice. 24 des meilleurs snowboardeurs au monde seront réunis sur cette compétition. 16 hommes et 8 femmes prendront le départ de cette troisième édition du Natural Selection Tour dont l’organisation a concocté quelques nouveautés, notamment l’ajout d’une première étape : les « duels » (répartis entre janvier et février). Et cerise sur le gâteau, il se pourrait bien que le duel de la Française se déroule à domicile… Outre le Natural Selection Tour, la Française devrait également être de la partie sur l’Xtrême de Verbier si les organisateurs lui attribuent une wildcard comme en 2022.
Hors compétition, la snowboardeuse française dévoilera le 8 mars prochain lors de la journée de la Femme son nouveau film » DIDI » (« grande sœur » en népalais). Cette production est un hommage à toutes les « didi » qui, à travers leur pratique de l’alpinisme, ouvrent la voie de l’émancipation à une nouvelle génération de Népalaises. À travers cette expédition réalisée cet automne, Marion est partie à la rencontre des rares femmes sherpas Dawa Yangzum Sherpa, Purba Xaam Gi Sherpa et Fura Deki Sherpa mais également Mingma Doma et Maya Raide, femmes guides de montagne et de trek. Des femmes fières, fortes et indépendantes. Des femmes qui ont eu le courage de défier les traditions culturelles établies par un patriarcat omniprésent pour suivre leur rêve. Si Marion savait qu’en partant sur cette expédition, elle réaliserait sa première ascension à plus de 6000m d’altitude et qu’elle marcherait sur les pas de l’alpiniste Micheline Rambaud, 63 ans après son expédition, elle était loin de se douter qu’elle deviendrait la première snowboardeuse à descendre le Lobuche.
« Si l’on m’avait dit plus jeune que je deviendrais la première snowboardeuse au monde à rider le Lobuche, je ne l’aurais pas cru » explique la quadruple championne du monde de freeride. « Je n’oublierai jamais ce moment où, face à l’Everest, dans un silence absolu, j’ai bouclé mes fixations de snowboard pour ensuite, tracer la plus belle ligne. Ce moment était magique, hors du temps. Ce trip au Népal est le plus de beau de ma vie. De l’organisation logistique en amont, aux moments incroyables partagés avec ces femmes si inspirantes, à cette première mondiale complètement inédite sur le Lobuche… C’était fabuleux. Au-delà de l’aventure en elle-même, cela me touche de voir l’avancée de notre industrie par rapport aux budgets alloués aux rideuses. Cela n’aurait jamais été possible 10 ans plus tôt. C’est important de le signaler ».
Autre production à laquelle la snowboardeuse a participé, le film » LINE & AIR » de la wingsuiteuse Géraldine Fasnacht, que vous pouvez découvrir ci-dessous en intégralité. La Suissesse a invité la saison passée Marion Haerty et l’ancienne skieuse olympique Christina Lusti à la suivre dans son aventure en plein cœur des Alpes. L’occasion de leurs faire découvrir une autre approche de la montagne, de les initier au pilotage mais aussi de revenir sur les traces de la légende Hermann Geiger « le pilote des glaciers ». En effet, le pilote suisse fut le pionnier du sauvetage en montagne et 70 ans après son premier atterrissage à Kanderfirn, il était important pour Géraldine de lui rendre hommage.