L’alpiniste américain de 35 ans a pulvérisé le record de vitesse d’escalade en solo d’Epinephrine, une voie périlleuse du Nevada. Il fait partie du cercle très fermé de cette discipline ultime de l’escalade, où la chute est interdite.
C’est sans détour qu’Alex Honnold évoque sa pratique de l’escalade libre : « N’importe qui peut mourir n’importe quand. En solo intégral, c’est juste plus présent et plus immédiat. Vous acceptez le fait que si quelque chose se passe mal, vous allez mourir. C’est comme ça ». Né à Sacramento, ce jeune homme de 35 ans défie les lois de la gravité en escaladant à mains nues des parois verticales en solo intégral, c’est-à-dire seul, sans corde ni protection. Au-delà de la prouesse physique, l’alpiniste doit sans doute ses performances quasi surhumaines à son incroyable maîtrise émotionnelle. Déterminé à repousser sans cesse les limites de son sport, Alex Honnold enchaîne les exploits, laissant le monde entier sidéré.
A son palmarès, l’ascension la plus dangereuse de toute l’histoire de l’escalade libre : El Capitan, une paroi de granit vertigineuse de 915 mètres située dans le parc national de Yosemite en Californie, dont il a atteint le sommet en seulement trois heures et 56 minutes en 2017. Personne n’avait jamais osé le faire avant lui. Une première historique immortalisée dans « Free Solo », Oscar du meilleur documentaire en 2019. « On vit ce moment qu’aucun autre être humain ne vivra un jour », avait commenté Alex Honnold, qui réalisait alors son rêve de toujours.
Record de vitesse dans le Nevada
Sa dernière performance remonte à fin octobre 2020, lorsqu’il grimpe la célèbre « Epinephrine » en seulement 34 minutes et 51 secondes. Cette grande voie de 680 mètres découpée en 13 longueurs se situe à Red Rocks au Nevada. Elle est connue pour ses sections de cheminée extrêmement étroites : ce sont les passages où les deux parois de la roche se font face et où le grimpeur doit prendre ses appuis de chaque côté.
Cette victoire a une résonance toute particulière pour Alex Honnold, puisqu’il pulvérise le précédent record de son ami Brad Gobright (38 minutes et 15 secondes) réalisé il y a quelques années. Entre temps, l’alpiniste est mort accidentellement lors d’une descente en rappel au Mexique, rejoignant le sort de la plupart des pratiquants de solo intégral connus. On compte aujourd’hui quelques dizaines de pratiquants dans le monde.