Alors que Millet a fêté ses 100 ans d’existence en 2021, la marque française impulse aujourd’hui sa nouvelle signature, lancée à l’occasion d’un hommage à Chamonix et à l’univers de la montagne. Private Sport Shop était présent sur le premier Camp de Base Millet.
Fondée à Annecy, par Marc et Hermance Millet en 1921, la marque du même nom a traversé les années et accompagné les plus belles aventures dans les montagnes aux quatre coins du globe. Du premier sac en nylon utilisé par Walter Bonatti dans les années 60 jusqu’à la combinaison Gore-Tex de Christophe Profit en 1987, en passant par la chaussure Everest en 2000, vue sur les sommets himalayens de 8000 mètres, ou les récents sacs Trilogy 15+ et Pierra Ment Evo, Millet a toujours soutenu ceux qui écrivent l’histoire de l’alpinisme.
Et quel meilleur endroit que Chamonix pour rassembler l’ensemble de l’écosystème de la marque. L’occasion de vérifier une nouvelle fois le cœur de mission que s’est donné Millet : « Faire vivre à chacune et à chacun un rêve en montagne ». Outre des projections de films, des moments d’échanges et de rencontres autour du thème de « la montagne qui change », ce Camp de Base a évidemment permis aux invités (dont Private Sport Shop) de partir en montagne pour des ateliers découverte et perfectionnement. Encadré par les trois prestigieuses Compagnies des guides de Chamonix, Cervinia et Grindelwald (dont Millet est partenaire), les cordées ont aussi eu l’occasion d’en apprendre plus avec les experts en glaciologie Ludovic Ravanel et Jean-Baptiste Bosson. Récit de notre aventure dans la capitale mondiale de l’alpinisme.
Lundi 19 février
Nous arrivons lundi à 18h à l’espace Michel Croz de Chamonix. Des oriflammes Millet nous indiquent l’entrée, c’est bien ici que ça se passe ! Sur place des dizaines de petits groupes sont présents et attendent comme nous, l’ouverture des portes. On entend parler italien, japonais, espagnol. Millet a rassemblé toute sa « famille », à la maison, à Chamonix.
Romain et Jean-Pierre Millet, descendants des fondateurs du groupe introduisent la soirée. Plusieurs acteurs viendront également échanger et donner leur vision sur les enjeux et changements liés au réchauffement climatique. Parmi eux, Olivier Greber, Président de la compagnie des guides de Chamonix explique l’évolution du métier de guide face aux défis du réchauffement climatique. Décalage des saisons, disparition de l’intersaison, températures estivales en plein hiver… Tout au long de sa carrière il a pu observer ces changements qui s’accélèrent de façon exponentielle sur les 10 dernières années. L’occasion pour Millet de rappeler également son objectif environnemental : contribuer à la neutralité carbone mondiale d’ici 2050 en réduisant le bilan carbone de l’entreprise de 25% d’ici 2030. Romain Millet a ainsi profité de la tenue de ce Camp de base pour annoncer la création d’un fond de dotation qui soutient des projets dans cinq thématiques distinctes (éducation, tourisme, sociale, biodiversité et innovation).
Autre invité de ce Camp de Base, Jean-Baptiste Bosson, glaciologue et chercheur au Conservatoire d’espaces naturels de Haute-Savoie. En 2023 une étude qu’il a réalisé en collaboration avec d’autres confrères est parue dans la célèbre revue Nature. Cette étude visant à modéliser la fonte des glaciers à l’échelle mondiale sur les prochaines décennies nous est présentée. Jean-Baptiste tire la sonnette d’alarme sur la gravité de la situation sans pour autant être fataliste. Des solutions sont encore possibles et il reste de l’espoir pour limiter la casse. Les accords de Paris ou encore l’arrêt des explosifs et pelleteuses sur les glaciers en sont des exemples. En parallèle, il faut s’adapter et gérer du mieux possible les transformations liées à la fonte des glaciers puisqu’il en découle l’apparition de nouveaux espaces de biodiversité qu’il faut maintenant préserver et ne pas négliger.
De son côté, Aurélien Vaissiere, est guide de haute montagne. Mais c’est pour son projet 82-4000 Solidaires qu’il est ici. Ce dernier vise à faire découvrir la montagne à des personnes venant d’un milieu très pauvre. La montagne étant aujourd’hui réservée à une partie de la population aisée, 82-4000 casse ces codes et a déjà réalisé 75 ascensions pour faire découvrir le rêve de la montagne aux plus défavorisés.
Enfin trois athlètes Millet alpinistes, sont venu raconter leur périple. Clovis Paulin, Symon Welfringer et Charles Dubouloz, ont réalisé la première répétition de la Directissime de la Walker dans la face nord des Grandes Jorasses, en libre et en hiver. Pendant 30 minutes, ils nous ont livré leurs anecdotes sur cette aventure unique, ouverte par Patrick Gabarrou et Hervé Bouvard à l’été 1986. L’ascension hivernale monte le niveau de plusieurs crans.
Romain Millet clôture la soirée en présentant la nouvelle identité visuelle de Millet. La refonte de son logo (voir vidéo ci-dessous), orienté verticalement afin de rappeler les origines de la marque et son ADN vertical. Trilogy Alpine Kit, la nouvelle gamme alpinisme Millet dédiée aux ascensions hivernales engagées, sera disponible à l’automne 2024. Un retour aux coloris bleus, rappelant l’élément qui influe le plus sur nos montagnes et sur la vie en général : l’eau.
Mardi 20 février
Rendez-vous à 9:30 au pied du téléphérique de l’Aiguille du midi. Baudrier enfilé, « grosses » aux pieds, et piolet sur le sac. Un groupe d’une quarantaine de personnes est réuni pour une journée en montagne. Arrivés au sommet, la météo est dégagée, vue à 360° sur les Alpes Françaises, Suisse et Italiennes. On chausse les crampons, on enfile le casque, on trouve une cordée et c’est parti. Nous nous retrouvons encordés à Quentin de chez Sport 2000, Ulysse Levebvre fondateur d’Alpine Mag, Pierre qui gère la communication chez Millet, Gilles, directeur commercial Millet et enfin Guillaume notre guide. C’est parti pour l’arête à Laurence ou « arrête à Lolo » pour les intimes. Cette course qui rejoint le refuge des cosmiques permet une initiation aux parcours mixtes avec un brin d’ambiance et d’engagement.
Sur le chemin, Ludovic Ravanel, chercheur en géomorphologie, spécialiste du permafrost, prend le temps de nous sensibiliser sur les dangers en montagne, la formation des crevasses, et plus particulièrement l’augmentation de phénomènes d’écroulements liés aux changements climatiques. Un des phénomènes marquants qu’il a vécus fut l’écroulement d’une plaque de granite de 600 m3 en 1998 sous le refuge des cosmiques (notre refuge du soir). Un phénomène survenu en pleine nuit alors qu’il y réalisait une saison en tant qu’aide gardien. Le soir même, Ludovic a présenté ses travaux de recherche sur le permafrost, la fonte des glaciers et leur viabilité. Les résultats de ses recherches sont terrifiants. Malgré une compréhension générale, les actions politiques mises en place pour préserver la santé des glaciers ne sont pas à la hauteur du problème.
Nous arrivons au refuge des cosmiques à 17h. C’est le plus grand et second plus haut refuge de France. Les dernières cordées arrivent les unes après les autres. Nous assistons à la présentation de Ludovic ainsi qu’à un magnifique coucher de soleil sur le Mont Blanc.
18h30 le repas est servi, 20h au lit. Nous sommes à 3 613m et l’altitude fait son effet. L’acclimatation n’est pas évidente pour tout le monde et des maux de crânes font leur apparition pour certains…
Mercredi 21 février
Réveil 6h30, on engloutit notre petit-déjeuner sur du Stéphane Eicher, et on court assister à un des plus beaux lever de soleil de notre vie. Au premier plan les grandes Jorasses, le Cervin en ligne de mire. On s’en souviendra de celui-ci.
8h00 : Nous voilà repartis avec Gilles notre guide du jour, retour à l’Aiguille du midi pour redescendre dans la vallée de Chamonix. En chemin les guides qui se croisent sont tous unanimes. « On se croirait au 15 août !». Gilles nous explique que le métier de guide est voué à disparaître. Bien que la météo du jour nous ait offert un cadre exceptionnel, ce ne sont pas des conditions d’hiver à 3600m d’altitude. Aujourd’hui l’alpinisme estival c’est quasi fini, quant aux saisons hivernales, elles se font de plus en plus pauvres.
10h30 : Nous sommes arrivés à Chamonix. On pose le matos et on reprend la route vers Montpellier (siège de Private Sport Shop). De 3600 à 27 mètres d’altitude en 5h, la boucle est bouclée.
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