Yan Viallet : « Ce film représente pour moi bien plus qu’une saison de compétitions »

Engagé cette année dans les Freeride Qualifiers, le skieur Yan Viallet espère bien rejoindre le circuit principal du Freeride World Tour en 2024. Pour se convaincre que le Français de 20 ans peut y parvenir, son film « Variety » est un solide argument qui atteste de son talent. En attendant de le retrouver sur les faces européennes cet hiver, on lui a notamment posé quelques questions sur sa dernière production, réalisée avec son sponsor Helly Hansen.

Après une saison 2022 agrémentée de deux top 10 dont un podium à Chamonix, Yan Viallet repart cette année sur les Freeride Qualifiers. Le jeune skieur de Saint-Gervais-les-Bains espère bien décrocher l’un des précieux sésames qualificatifs pour la prochaine saison du Freeride World Tour. Il pourra compter sur sa polyvalence pour y parvenir, lui qui a goûté à plusieurs facettes de sa discipline : le ski alpin auprès de son regretté coach Nicolas Trappier (disparu en septembre 2021), le ski de pente raide avec son père Stéphane et Vivian Bruchez et le ski freeride où il s’épanouit aujourd’hui. C’est pour mettre en avant cette diversité de disciplines qu’il pratique que Yan a imaginé le film « Variety » (dont vous pouvez découvrir le teaser ci-dessous et le film en intégralité en VOD à cette adresse). Et découvrez plus bas l’interview du skieur Helly Hansen sur cette production, ses objectifs cette saison et le soutien que lui apporte la marque norvégienne.

Comme son nom l’indique, ton film « Variety » met en avant trois disciplines que tu pratiques : piste, alpinisme et freeride. C’est plutôt rare dans l’univers des films de ski. Pourquoi ce choix ?

En effet, je voulais vraiment montrer mon univers et comment j’ai pu arriver où j’en suis aujourd’hui. Il était évident pour moi de retourner faire de ski alpin. Il a bercé mon enfance et je lui dois toutes mes bases techniques. C’était d’autant plus évident que de partager ce moment avec Fabien Rigole qui a été mon coach en alpin.

Ensuite le ski alpinisme fait partie aussi de mon univers, mon père (Stéphane Viallet) qui est guide de haute montagne me transmet sa passion pour la montagne depuis tout petit. C’est en ski alpinisme que je me sens au plus proche de la montagne et vraiment seul face à elle. J’ai eu aussi la chance de partager cette descente avec Vivian Bruchez qui est une icône de le pente raide.

Enfin le ski freeride, qui est ma discipline actuelle, là où je me retrouve. Créer sa ligne, la préparer, laisser sa trace sur la montagne est ce qui m’anime le plus.

Le film est aussi l’occasion de rendre hommage à ton ancien coach de ski alpin Nicolas Trappier. À quel point a-t-il compté pour toi ?

Nicolas était un passionné de la montagne. Il a été mon coach de ski alpin pendant deux ans avant de devenir un véritable ami. Il était toujours motivé pour une rando ou une sortie dans les massifs. Il m’a beaucoup appris sur la vie et la montagne. C’est avec ce film que j’ai voulu lui rendre à ma façon un dernier hommage.

© Florian Monot

Contrairement à certains, tu ne vis pas qu’à travers les belles images, tu es aussi compétiteur sur le FWQ. Comment as-tu géré la création du film et tous les tournages en parallèle de tes compétitions ?

J’ai toujours eu une âme de compétiteur. Tout a commencé en ski alpin avant que je me tourne vers le freeride. Je dois dire que j’ai eu de la chance car le timing des tournages et des compétitions se sont très bien coordonnées. Dans ma tête je pensais un peu plus à mon projet car celui-ci représentait bien plus pour moi qu’une saison de compétitions. Néanmoins, j’étais très concentré à chaque départ pour réaliser la meilleure performance.

Quels spots as-tu choisi pour le film et pourquoi ?

En ski alpin, j’ai choisi de tourner cette partie de nuit à Saint-Gervais car c’est ici que j’ai tout appris et on a tourné de nuit pour apporter une originalité supplémentaire aux images.

En ski alpinisme, on a choisi de tourner à Chamonix sur le Glacier Rond. Car c’était la meilleure option en termes de conditions et d’organisation et que l’itinéraire choisi était technique et impressionnant.

Enfin en ski freeride, j’ai choisi de tourner des images à Saint-Gervais, ma ville natale qui compte des spots emblématiques pour moi. On est aussi allé à la Flégère (Chamonix) pour des gros runs de freeride. J’ai aussi tourné deux runs aux Contamines car les conditions étaient très bonnes ici et offraient de belles images. Enfin à la Vallée Blanche car je voulais des images de freeride avec une ambiance glacière et sauvage.

Tu as tourné avec Simon Morice alors que ni lui ni toi n’aviez déjà participé au montage d’un film d’une telle envergure. Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées au cours du tournage et de la préparation de ce film ?

J’ai choisi de m’associer avec Simon car je voulais vraiment rentrer dans le monde professionnel. Au niveau de l’organisation des tournages j’ai la chance d’avoir un bon réseau et de bon contacts (cameramen, remontées mécaniques…) qui m’ont vraiment aidé sur ça. La seule difficulté était d’arriver à réunir tout le monde au même moment. Et évidemment, nous étions aussi dépendants des conditions de neige. La grande difficulté a été la post-production. Il a fallu réfléchir sur l’histoire, le montage. Il y a eu environ 10 versions avant de trouver la bonne. Car même avec de belles images, si le montage ne suit pas, ça se ressentira dans le film.

À quel point réaliser un film compte-t-il dans la carrière d’un athlète de sport outdoor ? Est-ce un passage obligatoire désormais ?

Aujourd’hui avec la montée en force des réseaux sociaux, je pense que c’est un passage obligatoire pour un rider. Les marques sont plus ouvertes à trouver un rider qui est capable de réaliser du contenu vidéos et photos qu’un rider qui se concentre uniquement sur la compétition. Mais je pense qu’il ne faut pas forcer la chose. Il doit y avoir un véritable objectif derrière son projet.

« Variety » a été sélectionné dans plusieurs festivals. Tu as participé à différentes projections ? Comment le film a-t-il été accueilli et quelle expérience en retires-tu ?

C’était une expérience qui m’a beaucoup appris. Le film a été très apprécié. Ce qui ressort beaucoup est le sentiment de passation et de partage du ski et de la montagne.

Côté compétition, tu as déjà fait plusieurs top 10 sur le circuit Qualifiers, comment abordes-tu cette nouvelle saison et quels sont tes objectifs ?

L’année dernière j’ai fini ma saison avec un titre de vice-champion de France. Cette année je suis motivé à bloc pour réaliser les meilleurs résultats possibles et me qualifier sur les finales du FWQ afin de rejoindre le FWT.

Quels sont les critères pour accéder aux FWT ? Et que te manque-t-il encore sur le plan technique et/ou physique pour y parvenir ?

Pour faire simple : sur le circuit FWQ il y a des compétions avec des niveaux différents (1, 2, 3 ou 4 étoiles). Plus la compétition à un nombre d’étoiles élevé, plus on marque des points. Ensuite il existe un classement qui regroupe nos trois meilleurs résultats (jusqu’à 52 semaines). Lors de notre inscription sur une compétition les riders sont classés suivant cette liste, c’est ce classement qui détermine si on participe à cette compétition. Par exemple pour un event 4 étoiles seulement 30 riders sont sélectionnés. Puis jusqu’à fin février les riders participent à des compétitions afin de marquer le plus de points et de se qualifier sur les finales du FWQ. Après ils participent à trois events où nos deux meilleurs résultats comptent et les quatre premiers montent sur le FWT.

© Florian Monot

Tu es toujours étudiant à l’IUT d’Annecy ? Après tes études, envisages-tu sereinement le passage au professionnalisme à 100% ?

En effet je suis toujours étudiant à l’iut d’Annecy en GEII (génie électrique et informatique industriel) en section aménagée. Mon objectif et de continuer à étudier au moins jusqu’à un Bac +3. Je suis aussi le cursus pour passer mon diplôme de moniteur de ski. Mon passage au professionnalisme à 100% est encore flou. Je veux vivre du ski et de la vidéo mais cela reste très compliqué. Il faut toujours avoir une porte de sortie.

Comment Helly Hansen t’aide-t-il dans ta vie d’athlète ?

Helly Hansen me permet d’être équipé en textile tout au long de l’année. Ils m’aident aussi sur le point financier pour mes compétions et projets vidéo. Pour moi, un sponsor est un véritable partenaire qui me suit et m’accompagne dans tout ce que je peux entreprendre. Ils me permettent également d’avoir une certaine visibilité en utilisant mon contenu.

Quels sont les équipements de la marque que tu vas utiliser cette saison ?

J’utilise leurs produits Freeride (veste, pantalon, sous-vêtements…), mais aussi de montagne et de la vie de tous les jours. Pour le film, j’avais par exemple une tenue adaptée à chaque discipline.

 
 
 
 
 
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